SUBTERRANEAN MASQUERADE: Mountain Fever (METAL PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Alors qu'il compte parmi les groupes les plus influents et inventifs du metal oriental, Subterranean Masquerade sort cet été son très attendu cinquième album, "Mountain Fever". Teinté d'influences orientales, le metal progressif des Israéliens joue sur une grande variété d'arrangements que l'on retrouve dès les premières mesures de 'Snake Chermer' et tout au long de 'Diaspora My Love', élégante ballade aux sonorités pop intimistes et au final plus abrupt porté par quelques growls rageurs. Un mélange surprenant mais subtil.

Le panel proposé par les trois premiers titres interdit toute lassitude tant le groupe pétille d'inventivité et de variété entre un 'Mountain Fever' débutant comme un classique de Bowie pour finir dans l'intensité d'un metal oriental à la Orphaned Land. Un grand écart créatif et émotionnel qui matche dès la première écoute. Brillant. Le chant clair oscille entre Geoff Tate, David Bowie et Domenik Papaemmanouil (Wastefall) et l'équilibre avec les phases de growls/screams est parfaitement dosé. La mélodie tient une place prépondérante dans tous les titres et ce sur le chant clair comme sur l'extrême, une gageure. Certains titres comme 'Somewhere I Sadly Belong' font la part belle au chant extrême mais toujours contrebalancé par une mélodie accrocheuse comme avec ce refrain chaloupé et entêtant.

L'album ne faiblit pas dans sa deuxième moitié et monte même d'un cran le curseur de l'émotion avec 'The Stillnox Oratory', ballade lancinante entamée sur les traces de Major Tom par un Davidavi Dolev magistral qui module ensuite dans un registre très expressif avant de terminer sur une rugosité à fleur de peau et de conclure tout en douceur. Le metal progressif plus traditionnel de l'excellent 'Ascend' rappelle Queensrÿche ou Kingcrow, là encore pour par ses mélodies immédiates, avant de s'effacer devant un titre chanté en hébreux d'une belle intensité malgré la rugosité de la langue natale des Israéliens. Quant à 'For The Leader, With String Music', il constitue le sommet progressif d'un album en constante évolution, d'une musique mouvante qui trouve son essence dans ce titre à la construction complexe et qui n'est pas sans rappeler le Opeth de "Deliverance" entre intense brutalité et douceur subtile.

L'album s'achève sur ce que chacun pourrait prendre pour la petite ballade acoustique finale, mais 'Mångata' prend vite un tour épique qui en fait un closer magnifique et qui achèvera de vous persuader que ce "Mountain Fever" est une pièce maîtresse, non seulement de la discographie de Subterranean Masquerade mais également l'une des productions les plus marquantes de cette année. C'est un album inventif, très bien construit et brillant qui vous tient en haleine jusqu'à la dernière mesure et pour de nombreuses écoutes. Un incontournable qui sera à coup sûr dans le top 5 en fin d'année.

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METAL PROGRESSIF