POVERTY'S NO CRIME: A Secret To Hide (METAL PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Groupe phare du metal progressif allemand du début du siècle, Poverty's No Crime est revenu en 2016 avec un album séduisant mais peu original après une longue pause de 10 ans. Le voici de retour avec un "A Secret To Hide" très attendu.

Dès les premières mesures de 'Supernatural', les Allemands nous remémorent leur style direct et accessible en enchainant pas moins de 5 riffs différents dans la seule intro du morceau, à la façon de Rush. Même constat sur 'Grey To Green' avec ses 3 riffs différents pour entamer, et un Volker Walsemann toujours aussi expressif derrière le micro. 'Flesh and Bone' brille quant à lui par d'efficaces et nombreuses mélodies et une construction à tiroirs, tout comme 'Schizophrenic' avec son vocoder à la Bon Jovi en entame et son tempo chaloupé.

Poverty's No Crime varie intelligemment le propos en plaçant la ballade 'Within The Veil' au milieu de l'album, juste avant une pièce progressive et instrumentale très intéressante, 'The Great Escape', elle aussi truffée de riffs et de tiroirs, dévoilant une construction complexe qui n'est pas sans rappeler le Cloudscape des années 2000 et le sublime "Global Drama" de 2008.

Mais, parce qu'il y a un "mais", et de taille, il y a quelque chose qui cloche. Quel secret cache cet album au nom décidément fort à propos ? Est-ce son manque d'originalité ? Pas vraiment, car c'était assez prévisible compte tenu des antécédents du groupe. Serait-ce ce côté maladroit de certaines nappes de claviers tombées de nulle part ? Un peu, oui, mais la qualité des morceaux les fait vite oublier. Non, un seul soliste vous manque et votre metal est dépeuplé... Mais où sont passés les solos ? Ou plutôt, mais où est passé le guitariste qui devait les jouer ? Mystère. Il ne reste que quelques balbutiements maladroits de Marco Ahrens qui semble bredouiller quelques descentes de manche désordonnées indignes du reste de l'album. L'épique closer 'In The Shade' en est l'une des plus cinglantes victimes, le laissant sombrer calmement dans l'anonymat d'un manque de relief aux moments cruciaux. Dommage.

Il est probable qu'avec un soliste digne de ce nom, l'album aurait briguer des lauriers (beaucoup) plus glorieux car, à l'instar de "Spiral Of Fear" en 2016, c'est (presque) tout ce qui manque à "A Secret To Hide". Les titres accessibles et entrainants s'enchainent sans révolutionner le genre mais avec un plaisir d'écoute certain. Les mélodies sont riches et évolutives au sein même des morceaux. Les riffs grassouillets sont efficaces et la production est conforme aux standards actuels. Il en résulte un sentiment mitigé d'un album rythmiquement solide et agréable à écouter mais auquel il manque trop de choses pour faire la différence.

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