Imaginez un groupe de prog métal particulièrement technique et heavy assez proche d’un Dream Theater version Awake avec un chant à la Jorn Lande ; vous en avez rêvé ? Outworld l’a fait !
Le fait que le site officiel ouvre sur une citation de John Petrucci déclarant sa flamme -au groupe en général et à Rusty Cooley le guitariste en particulier- annonce la couleur sur la haute tenue technique de la première œuvre des américains. Et force est de constater que le leader de Dream Theater ne nous trompe pas sur la marchandise … Nous sommes bien face à un groupe de prog métal aux riffs heavy.
Et la démonstration diluvienne débute dès l’intro de « Raise Hell » où chacun des membres fait étalage de ses talents sur une trame extrêmement agressive... Impression renforcée par le chant tenu par Kelly Sundown Carpenter connu pour son superbe travail sur « Section X » de Beyond Twilight.
Cependant, alors que les lignes de chant de ce dernier étaient très riches sur « Section X » en se faisant tantôt nuancées et variées (condition indispensable pour succéder, sans souffrir la comparaison, à son prédécesseur Jorn Lande), sur « Outworld », il se cantonne à un registre suraigu qui peut rapidement devenir stressant surtout couplé à ce type de musique. C’est bien dommage tant le talent du chanteur est énorme. Pour la petite info, le sieur a depuis quitté le groupe et son remplaçant a déjà été trouvé en la personne du brésilien Carlos Zema.
Les riffs du deuxième titre « Riders » sont dans un registre plus symphonique. Kelly Sundown Carpenter use et abuse encore et toujours des montées dans les aigues confirmant l’impression d’irritation qui peut naître au contact de tels opus.
L’instrumental « Prelude to Madness » est la preuve que Rusty Cooley s’inspire également des guitaristes néo-classique tels Yngwie Malmsteen ou encore Michael Romeo… Le titre éponyme quoique débutant tranquillement est également un prétexte à démonstration tant du guitariste, du clavier que du bassiste…
« City of the Dead » aux riffs syncopés, saccadés à la rythmique proche de groupes plus extrêmes tel que Nevermore accentuent encore l’impression d’agressivité.
Malheureusement, tous sans exception - et en particulier Rusty Cooley - en font un peu trop au détriment de l’ensemble, au risque de lasser l’auditeur devant tant d’ébauche de démonstrations ! Ce qui est une nouvelle fois bien dommage car si l’album dans sa globalité peut – de façon assez contradictoire - s’essouffler en en faisant des tonnes, un titre comme le monumental « Raise Hell » aurait sa place au panthéon des titres heavy métal prog.
En conclusion, je suis au regret de devoir finir ces quelques lignes par une vérité de La Palisse à savoir que ceux qui adorent le style, adoreront cet opus et les autres haïront !