Totalement inconnu à mes oreilles, ce groupe brésilien signe avec ce "Mind Over Body" son 2e opus très typé Dream Theater des premières heures. Sachant que la référence du genre a indéniablement changé son fusil d’épaule au gré des albums, nous pourrions classer les brésiliens de Mindflow aux côtés d’Andromeda dont ils se rapprochent le plus, tant dans la démarche que dans les intonations du chanteur... Ces dernières - comme bon nombre dans les groupes de ce genre - pouvant être usante à la longue… Au rayon comparaison, les descentes de claviers de Miguel Spada sonnent très Martin Hedin d’Andromeda ce qui est un compliment tant le maître à jouer des suédois est un virtuose dans le domaine.
Musicalement parlant, la production montre ses limites sur un titre comme « Upload-Spirit » sur lequel l’intro à la double pédale que l’on voudrait volontiers dévastatrice est étouffée. Dans un quelconque autre opus, les quelques ballades que sont que « Thousand Miles From You » ou « A Gift From You » (aux faux airs de « Space Dye-Vest » avec ses lignes de chants très proches d’un James LaBrie sirupeux) auraient été soit encensées par des midinettes en folie, soit honnies par la frange de métalleux chevelus en manque de riffs bien gras… Ici, point de cela, au contraire, au milieu de titres vertigineusement techniques, le calme ambiant est plutôt bien accueilli mais sans passion excessive...
L’album se termine sur les 3 pièces maîtresses synthèses de ce « Mind Over Body » où les particularités des brésiliens sont poussées aux extrêmes à savoir une musique alambiquée aux innombrables breaks. Tout commence par « Hellbitat » et ses 12 minutes progressives à souhait, aux riffs très « Six Degrees of Inner Turbulence » entrecoupés par un break acoustique hispanisant suivi de violons. Les lignes de chant font irrémédiablement penser à PoS alors que les refrains iraient plutôt flirter avec ceux de Toto. « Follow Your Instinct » est un titre aux changements de rythmes incessants avec des breaks aux accents mélancoliques et schizophréniques façon Pain of Salvation et aux expérimentations guitaristiques proches d'un Eddy Van Halen (« Doin' Time » de l'album « Balance »). « Hide And Seek » enfin se démarque par son intro atmosphérique grandiloquente qui instaure une ambiance générale très mystérieuse avec ses violons et son clavier symphonique.
En définitive, ce « Mind Over Body » s’avère être un énorme pavé assez lourd à digérer dont la difficulté majeure reste de trouver un fil conducteur sur les titres phares que sont les trois derniers morceaux. Cependant, il demeure indéniable que nous n’avons pas affaire à des manchots loin de la. Pour ceux qui pensent que tout a été dit et fait dans le style par les maîtres du genre, ce « Mind Over Body » ne révolutionne en rien le genre et ce n’est pas le but recherché. Cependant, les « vrais » férus du genre trouveront indéniablement leur bonheur dans cet opus.