Après nous avoir ébloui avec le déjà magnifique « Soulrain 21 » en hommage aux 13 victimes d’un tragique accident d’autobus ayant eu lieu sur les terres d’origine des membres de Wastefall, les grecs poussent la démarche plus en avant en nous proposant un 3e opus aux compositions encore plus complexes, torturées et heavy…
L’affiliation à Pain of Salvation est toujours de rigueur tant Domenik Papaemmanouil officie dans un registre proche de Daniel Gildenlow et le groupe nous gratifie d’un prog métal mélancolique sur lequel la puissance des riffs est incontournable et vous prend aux tripes dès les premières notes pour ne vous lâcher que 58 minutes après.
Dès les gémissements introductifs, nous pénétrons dans un univers particulièrement tourmenté avec "Willow Man", archétype metal progressif suivi de deux fabuleux titres, le terriblement envoûtant « Sleepwalk » avec ses chœurs d’anges féminins plaintifs alternant avec des sanglots et le splendide « 4 Minutes to Abandon » dont le duo voix / guitare acoustique fait éclater le talent de Papaemmanouil. Le frisson vous parcourt l’échine en particulier sur le final lors de la superposition des chants. Difficile de suivre un tel chef d’œuvre et ce sera le seul bémol de cet opus, à savoir que ce dernier se termine sur un « Provoke the Divine » qui bien que de très bonne facture n'est pas transcendant.
"Self Exile" est ainsi une savante alternance d’agressivité maîtrisée et de passages mélancoliques associée à des mélodies qui vous scotchent, une volonté de garder un cap et un fil conducteur mélodique pour garder l’auditeur en haleine. Un album à placer parmi les meilleures sorties de l'année 2006 !