Il est peu fréquent aujourd’hui d’évoquer un album de hard mélodique qui ne provient pas des frigorifiques contrées nordiques. Il est encore moins courant de poser sur sa platine une nouveauté musicale de cette obédience composée par un groupe nord-irlandais. Voilà pourquoi cet "Ethereality" est une denrée rare, et que Maverick, combo belfastois né en 2012, est une exception. Cette production toute fraiche fait suite à trois albums sortis entre 2014 et 2018. Ces opus leur ont permis de tourner à chacunes de leurs sorties avec un calibre du genre : The Poodles, Treat et Crashdiet ont ainsi fait appel à ces garçons peu connus du grand public hors des frontières britanniques.
Maverick est un quintette qui comporte en son sein deux guitaristes et autant de frères. Concernant ces derniers, l’un est à la six-cordes, le second derrière le micro. David Balfour a une voix se rapprochant de celle de Chris Daughtry. L’énergie qu’il déploie, renforcée par des chœurs particulièrement présents, participe grandement à la qualité de l’opus, tout comme les rafales sonores envoyées par la paire de duettistes du manche. Par leur férocité, elles se rapprochent davantage l’œuvre du metal que du hard. Pour équilibrer cette débauche d’énergie, la teneur mélodique des propos, plus proche des envolées d’un H.E.A.T. ou d’un Eclipse, vient calmer le jeu en offrant à l’ensemble un aspect catchy particulièrement prégnant.
Dans cet album notablement homogène, on peut évoquer 'Never' et ses tendances particulièrement easy listening qui ramènent parfois à la musicalité de Coheed & Cambria, et le tout autant radio friendly 'The Last One' doté de belles guitares et d’un refrain viscéralement réussi. Notons également 'Dying Star' caractérisé par quelques riffs rappelant Iron Maiden et 'Ares', titre pourfendu par une rythmique tellurique et des duos de guitares virevoltants. Au-delà de ces quelques exemples, il convient d’insister ici sur le travail véritablement soigné des six-cordes qui sont omniprésentes sur tous les morceaux. Les amateurs de cet instrument en ont assurément pour leur argent sur ce disque tout à son honneur.
Voilà donc une belle surprise nord-irlandaise qui nous est faite en ce nouveau printemps de confinement. Sorti de presque nulle part, Maverick vient bousculer les certitudes qui étaient jusque-là les nôtres. Non, les peuples nordiques ne sont pas les seuls à être dotés de la capacité de sortir des albums de hard mélodique plaisants. Il va falloir désormais compter sur ce nouveau venu dont les prochains élans vont devoir être surveillés de très près.