FEAR FACTORY: Aggression Continuum (METAL INDUSTRIEL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Avec "Genexus", Fear Factory retrouvait des couleurs et laissait espérer qu’il allait de nouveau repartir de l’avant. Mais le sursaut a été éphémère, le groupe a explosé fin 2016. Il n’est guère utile de revenir sur ces affaires judiciaires. Il faut juste noter qu’il ne reste que Dino Cazares et Mike Heller depuis le départ de Burton C. Bell en 2020. L’album était prêt mais bloqué depuis 2017 par les problèmes légaux. "Aggression Continuum" est enfin là avec un nouveau mix et les vocaux de Bell enregistrés en 2017.

Tout cela laisse dubitatif quant à la qualité de l’opus et laisse craindre une catastrophe artistique. Mais il est dur d’imaginer un label comme Nucler Blast laisser sortir un disque raté. Composé de dix titres, l’album suit la ligne directrice du son Fear Factory bien établie depuis le retour de Cazares avec "Mechanize". On y retrouve le son thrash industriel qui a fait sa gloire avec l’alternance entre chant hurlé et chant clair de Bell.

Le résultat est étonnement correct, Fear Factory fait mouche à plusieurs reprises et fait plaisir. ‘Recode’, ‘Aggression Continuum’, ‘Fuel Injected Suicide Machine’ et ‘End Of Line’ sortent du lot. Le coté futuriste et cinématographique ressort grâce aux claviers. En parallèle la force brute est appréciable, le rythme se fait bien intense et le chant furieux de Bell fait son effet avec un côté rageur qui colle au siège. Ce dernier, bien aidé par la magie du studio, balance aussi de belles parties de chant clair avec le côté pur et aérien qui fait sa force.

A côté, l’album est plus routinier, le groupe fait du fan-service de base sans se forcer. ‘Disruptor’, ‘Manufactured Hope’ ainsi que ‘Monolith’ n’apportent pas grand-chose à la machine thrash industriel. Elles s’écoutent facilement mais ne marquent guère une fois terminées. Sur ‘Purity’, le chant clair plus en avant permet au titre de mieux s’en sortir avec une belle finesse de la part de Bell. ‘Collapse’ est aussi plus intéressante, à sa formule, Fear Factory rajoute une bonne dose de méchanceté qui évoque son redoutable premier album.

Malgré ces quelques petits bémols le bilan reste positif. Dino Cazares est un homme intelligent, il maîtrise l’art Fear Factory sur le bout des doigts et est encore capable de fulgurances qui permettent à l’album de susciter l’intérêt. A présent, il lui faut trouver un remplaçant à la hauteur de Burton C. Bell, et le défi ne sera pas simple.

FEAR FACTORY

AGGRESSION CONTINUUM

NUCLEAR BLAST

METAL INDUSTRIEL