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""Child Of The State" est un album blues, rock, grunge, captivant par ses imperfections et par sa sincérité, qui apporte un vent de fraîcheur dans cette industrie musicale qui se veut trop aseptisée."
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4/5
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Ayron Jones est un musicien qui symbolise à lui tout seul l’Amérique actuelle. Issu des amours d’un couple toxicomane, il a peu connu son père et a été confié très jeune à sa tante pendant que sa mère luttait contre ses démons. C’est donc auprès de cette mère adoptive qu’il s'est initié à la musique. Il touche à la batterie, à la guitare et suit des cours de violon ce qui lui permet d’acquérir une certaine façon de concevoir la composition. Dans "Child Of The State", Ayron Jones se fait le témoin de son époque actuelle : abimée, tendue, racialisée, genrée… où tout n’est que prétexte à s’enflammer à tort ou à raison. Si cette tension n’est pas nouvelle, la perception actuelle des faits de société semble être plus clivante, notamment à cause des réseaux sociaux. Tel est le point de départ de cet album.
Inspiré par les plus grands tels que Jimi Hendrix Experience, Cream, Stevie Ray Vaughan et imprégné dans son enfance par la soul et le gospel, Ayron propose un album à son image, c’est-à-dire métissé et bourré de contrastes. "Child Of The State" sonne ainsi comme une sorte d’autobiographie mise en lumière par un rock agressif notamment dans ‘Boys From The Puget Sound’ où le musicien raconte avoir été souvent dénoncé à la police pour ses concerts donnés trop fort dans des bars. La catharsis se poursuit dans ‘Take Me Away’, qui évoque l’abandon des enfants, au son particulier de Seattle si reconnaissable jusque dans la façon de triturer sa guitare à la manière de Tom Morello ou Kurt Cobain. L’album n’est cependant pas autocentré sur le musicien. L’actualité constitue le lit de la plupart de ses compositions, telle l’oppression étouffante ressentie à l’écoute de ‘Mercy’ évoquant la mort de George Floyd. Le blues bien sûr reste une influence importante, principalement pour l'aspect conteur d'histoires qui s'incarne dans le captivant 'Baptized In Muddy Waters' à l'essence particulière et assez crasseuse ou 'Emily'.
Le musicien attache beaucoup d’importance dans la manière d’appréhender l’écriture au rythme de ses morceaux mais aussi dans la façon dont l’album progresse. Ayron Jones propose ainsi de belles respirations comme peuvent en offrir les Américains, à la fois classiques dans leurs constructions mais assumées et bien interprétées (‘My Love Remains’). Cependant, l’essentiel repose sur des titres plus rudes bâtis autour de son instrument de prédilection dont les interventions sont terriblement efficaces autant dans le phrasé blues-rock (‘Take Your Time’ ou ‘Killing Season’ à la guitare sublime) que grunge (‘Supercharged’).
"Child Of The State" porte les stigmates de l’Amérique. Si ce nouvel essai à la production sans faille manque parfois d’émancipation, tout en ayant le mérite de sonner terriblement sincère et non formaté, Ayron Jones possède un fort potentiel qui lui servira pour évoluer vers un son plus personnel. Il sait déjà user des imperfections pour captiver l’attention, et c'est déjà une grande qualité.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/ayronjonesmusic
LISTE DES PISTES:
01. Boys From The Puget Sound 02. Mercy 03. Take Me Away (Album Version) 04. Supercharged 05. Free 06. My Love Remains 07. Killing Season 08. Spinning Circles 09. Baptized In Muddy Waters 10. Hot Friends 11. Emily 12. Take Your Time
FORMATION:
Ayron Jones: Chant / Guitares
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