Sur la scène death metal française, ils sont notre petite fierté nationale. Et pour cause, ils ne cessent de grimper depuis la parution de leur premier album, "Engram Of Decline". Nous voulons bien sûr parler de Fractal Universe qui sortent cette année leur troisième album, "The Impassable Horizon", toujours signé chez le géant Metal Blade Records.
Malgré le confinement et l’absence de concerts inhérente à la crise sanitaire, le quatuor lorrain n’a pas chômé durant cette période particulière en proposant de nombreux live studio et autres vidéos en tout genre, notamment sur leur chaîne Twitch. Un climat proactif qui leur aura permis sans nul doute de poser les jalons de ce troisième opus.
Et ce troisième opus, il démarre sur les chapeaux de roue avec l’impérial ‘Autopoiesis’, l’une des grandes satisfactions de l’album, avec son blast beat et son riff quasi black metal magistralement écrit. Comme souvent, le groupe a tendance à proposer des riffs rapides et très techniques sur les couplets, portés par un chant guttural destructeur, avant d’apporter un soupçon de mélodie sur les refrains accompagné d’un chant généralement clair.
La très haute technicité et la propreté instrumentale impeccable des morceaux sont à souligner comme pour chaque album. Un death metal plus technique que progressif à proprement parler, qui retentit avec férocité tout au long des onze pistes de l’album, notamment sur ‘A Clockwork Expectation’ et son clip grandiose tourné dans le magnifique Gouffre de Poudrey.
Nous retiendrons aussi le morceau ‘Black Sails of Melancholia’ qui tire son épingle du jeu de par son caractère plus mélancolique et en retenue relativement rare chez le combo lorrain. Vince Wilquin, chanteur et guitariste du groupe y exécute d’ailleurs un très beau solo de saxophone comme sur le titre nommé précédemment, ajoutant un côté chaleureux. Un style qui colle d’ailleurs plutôt bien à l’état d’esprit du groupe avec cette version revisitée de ‘Flashes Of Potentialities’ version unplugged, titre que nous pouvions écouter sur leur précédent album. L’influence de Katatonia et Opeth ne semble pas loin ici, et évoque des paysages hivernaux empreints d’une forme de nostalgie.
Pour autant, il semble que le groupe peine à se renouveler réellement tout au long du disque. Même après de nombreuses écoutes, il apparaît difficile de réellement distinguer les titres les uns des autres, la répétitivité des ambiances, la technicité des riffs prenant souvent le pas sur l’originalité et la créativité des compositions. ‘A Cosmological Arch’ et ‘Falls Of The Earth’ sont plutôt de bons exemples de ce constat. Tout en étant de bons titres, ils ne parviennent pas à faire décoller l’ensemble. L’exécution est toujours irréprochable, mais il manque ce petit supplément d’âme pour réellement franchir un cap.
Toutefois, nous ne pouvons que saluer les Lorrains pour leur parcours remarquable et nous leur souhaitons bien entendu de poursuivre leur ascension dans le monde du death metal, car avec un processus de composition un peu plus varié et renouvelé, il y a fort à parier que Fractal Universe puisse franchir le palier qui leur permettrait d’exploser.