MYLES KENNEDY: The Ides Of March (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Myles Kennedy est un musicien très occupé entre ses engagements au sein de Alter Bridge et Slash featuring Myles Kennedy & the Conspirators mais il trouve néanmoins le temps de se dégager quelques moments pour ses travaux solos. Ceux-ci lui permettent d’aborder l’ensemble de ses goûts musicaux avec une approche plus complète et personnelle que ce qu’il peut apporter partiellement dans chacun de ses projets de groupe, à savoir ses activités de chanteur et de musicien. C’est ainsi que, profitant de la sédentarisation forcée de l’année 2020, Myles Kennedy a réalisé son deuxième disque trois ans après "Year Of The Tiger".

L’orientation de "The Ides Of March" est notablement plus rock que dans "Year Of The Tiger", donnant à Myles tout l’espace pour exprimer ses talents qui sont ceux d’un guitariste avant de se déployer dans le chant avec les qualités que l’on connaît. La guitare dans tous ses états pourrait-on dire, car elle se conjugue sur la quasi-intégralité du disque sous forme électrique et acoustique, avec une grande variété d’instruments pour assouvir la gourmandise de Myles (dobro, banjo, bottleneck). L’Américain n’est pas manchot, on en avait déjà eu plusieurs démonstrations dans Alter Bridge, multipliant les arpèges, les riffs qui font mouche et s’offrant une parenthèse de solo dans chacune de ses compositions, avec quelques réussites pleines de percussion (dans le rayonnant ‘Sifting Through The Fire’) et de toucher (‘Worried Mind’, ‘The Ides Of March’). Le plaisir du musicien se retrouve dans la tonalité légère et rafraîchissante qui règne sur le disque.

Myles Kennedy cultive ses racines américaines avec un songwriting rock et popisant porté par de forts accents folk, blues et country. On retrouve plus spécifiquement l’énergie rock dans la première partie du disque, avec un engageant ‘Get Along’ qui donne le ton de refrains guidés par l’accroche, ‘A Thousand Words’ et ‘Wake Me When It’s Over’ aux charmes FM proches d’Oliver Hartmann et ‘In Stride’ en blues-country modernisé. Par la suite Myles exploite davantage un format mid-tempo extensif dans une succession de chansons assez immédiates qui font d’autant plus ressortir la double dimension rock et folk/blues du disque (‘Sifting Through The Fire’, ‘Love Rain Down’, ‘Tell It like It Is’, ‘Worried Mind’) et les performances vocales de Myles (‘Wonderlust Begins’, ‘Moonshot’ et ses chœurs féminins). Le summum de l’écriture plurielle de Myles se cristallise dans le titre éponyme jalonné d’un riff bien trouvé et dans lequel se mêlent mélancolie, voix de crooner et développement épique ascensionnel.

"The Ides Of March" est bien différent de son prédécesseur "Year Of The Tiger" tant dans son contenu axé sur le rock que dans sa tonalité émotionnelle qui transmet des ondes positives. Avec sa collection de chansons directes et mélodiques, "The Ides Of March" est un album plaisant à écouter, qui dévoile un peu plus les talents de cet artiste généreux et sensible.

MYLES KENNEDY

THE IDES OF MARCH

NAPALM RECORDS

ROCK