PARPAING PAPIER: Croire Au Printemps (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Deux ans après son premier EP très remarqué ''Tester Des Casques'', le groupe nantais mené par son chanteur Martin Hallier sort enfin son premier album après quelques retards dus à la situation sanitaire actuelle.

Sur son premier EP, Parpaing Papier réalisait avec succès une synthèse entre metal, punk et pop, le tout en français. Pour ce premier album, les influences ont été digérées et la musique du groupe met désormais en avant une pop survitaminée souvent imprévisible. C'est que les Nantais aiment prendre la tangente : 'Mon Américaine' est une montagne russe de sensations, mêlant metal, punk, pop et un peu du 'All You Need Is Love' des Beatles. 'Cadeau De Cowboys' semble réussir une fusion entre chœurs indiens et chevauchée metallico-punk, en une sorte de western sonore moderne. 'Malade Menthol' s'ingénie à faire passer à travers toutes les émotions, opérant après un trépidant départ un freinage extraordinaire où les rythmiques se figent avant qu'un nouveau crescendo ne vienne faire exploser le tout. Les fans de metal ont leur ration de lourdeurs comme 'Tester Des Vestes', ou de growls et de refrains explosifs avec 'Entrée Plat Décès'. Le groupe revisite par ailleurs son morceau 'Tempête je t'aime' déjà présent sur le premier EP, qu'il envisage de manière subtile et moins frontale. Ces progrès laissent toutefois de côté l'immédiateté d'un tube comme 'Tester Des Casques' dont l'enthousiasme contagieux ne se retrouve pas sur ce présent album - ou partiellement sur le refrain de 'Dans Ma Fusée'.

Le chant de Martin Hallier possède quelques qualités quasi schizophréniques : il est capable de chanter sur un ton calme, avant d´exploser à la minute suivante pour mieux reprendre au point de départ. Les chansons écrites souvent à huit mains décrivent de jeunes naïfs inadaptés face à un monde cruel qui les dépasse, et qui finissent par commettre le pire. Le ton est teinté d'humour noir, mais le groupe ne cherche pas (à l'instar d'Ultra Vomit) à être enfermé dans la catégorie "groupe rigolo", même s’il reste sur un ton léger qui parfois entraîne quelques ratés : 'Acheter Un Œil' affiche des paroles lourdingues et des chœurs mièvres. L’ultime morceau 'Les Enfants Qui Chantent' atteint a contrario une intensité dramatique qui rappelle Pink Floyd période ''The Wall'' (ou le final glaçant de 'Asylum' de Supertramp), la voix acide de Martin ici tempérée par les chœurs féminins rassurants.

En sortant ce premier album, Parpaing Papier prouve qu'il est un groupe à suivre. Cet album révèle les mutations qu'ont subi les Nantais, mettant en avant une pop énergique, la formation n'hésitant pas à bouleverser ses propres recettes. Malgré quelques scories, Parpaing Papier peut croire en son printemps.

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