Etant vraiment très loin d’être un fan de Genesis, et encore moins de Phil Collins, le nom de Daryl Stuermer ne me disait vraiment rien du tout avant que je fasse quelques petites recherches… Après une rapide requête sur Google, j’apprends donc que Daryl Stuermer a été notamment un membre temporaire, mais de façon permanente (un guest régulier on va dire), du groupe Genesis. A la suite de quoi, lorsque Phil Collins monta son propre groupe en 1982, Daryl en devint alors le lead guitariste. Il a donc joué sur l’ensemble des albums de sieur Collins.
Qu’on aime ou qu’on aime pas Genesis et Phil Collins, il est certain que ce sont tout de même de bonnes références, mais qu’en est-il de sa propre musique et de ses projets solo… Et bien, on est relativement éloigné (même si on y retrouve quelques traces)… « Rewired – The Electric Collection » est le dernier album solo de Daryl Stuermer, sorti chez le label Unicorn, et comme le titre l’indique ça sonne électrique !
En une dizaine de morceaux, tous exclusivement instrumentaux et fortement axés sur la gratte, Daryl nous démontre qu’il est bourré de talent et de feeling. Sa musique est relativement bien équilibrée, les thèmes sont faciles à retenir, parfaitement mis en avant et exécutés.
Le propos de cet album n’est donc pas d’en mettre plein la vue au niveau technique, mais bien d’en mettre plein les oreilles au niveau mélodique. Le sujet est plutôt bien maîtrisé… sur la base d’un simple thème, Daryl décompose et effectue des variations intéressantes nous faisant passer par différentes ambiances avec une grande aisance, comme dans le très bon « Yin Yang Boogie ».
« Road Warrior » se révèle être un morceau efficace démarrant sur une ambiance fusion et enchaînant des thèmes lorgnant vers le jazz. Les morceaux « Déterminated », « Deadline » et « Transatlantic » révèlent ses influences « Collinsiennes », notamment avec des claviers très typés années 80. Au travers du titre « American Fields », Daryl nous montre comment il se débrouille avec une acoustique en tapant dans le folk typiquement américain. De la même manière, « Highland Hip Hop » arbore des accents celtiques irlandais, juste avant de déraper sur un terrain purement jazzy.
Pour finir, « Wherever you are » et « The least you can do » assurent la fonction de ballade avec un super son crémeux et mielleux qui permet de sublimer la beauté des phrasés et des thèmes proposés.
Dans l’ensemble, cet album est cohérent, facile d’accès et plaisant. On est face à des morceaux bien construits avec des ambiances travaillées… Les amateurs de techniques n’y trouveront pas tout à fait leur compte mais apprécieront le feeling de l’interprétation et la beauté des thèmes. Certains passages ne sont pas sans rappeler quelques fois du Satriani. On pourra reprocher cependant cette présence de claviers un peu trop débordante sur certains passages. Un album à conseiller tout de même à tous les amateurs de bonne guitare, tout simplement !