Son neuvième album studio, "Nowhere Generation", a été inspiré par les filles du chanteur Tim McIlrath qui profite de cette nouvelle réalisation pour dénoncer le décalage entre le rêve américain que l’on promet aux gens et la réalité du terrain. Le quatuor revient donc quatre ans après son dernier opus pour pousser son cri de guerre contre cette génération de jeunes sacrifiée, la faute à un ascenseur social bloqué du fait des fragilités structurelles que rencontre le pays.

C’est donc au sein de ce climat d’insurrection que se déclinent les onze titres de l’album. Sans faire dans l’original, Rise Against conserve ici son punch d’antan avec des titres puissants et rapides comme ‘Broken Dreams, Inc’ ou encore ‘Middle Of A Dream’ reprenant les codes du punk galopant et énervé, tout en restant comme à l’accoutumée accessible et mélodique. Ce nouvel album s’inscrit dans la continuité des disques précédents avec un côté quelque peu FM par moments, comme sur le titre éponyme ‘Nowhere Generation’ au refrain entêtant que le public a d’ores et déjà certainement hâte de scander en live !

Le groupe se distingue également par la ballade acoustique ‘Forfeit’ et son refrain très bien trouvé, mélodique et poignant. Sans pour autant présenter un visage innovant ni réellement recherché sur le plan musical, le côté radiophonique n’est jamais poussé comme chez certaines autres formations du genre. Nous retiendrons plutôt les bonnes vibes émanant des morceaux, comme sur ‘Talking To Ourselves’ qui sent bon les séries américaines des années 2000 et l’été ensoleillé. De nombreux morceaux pêchus (‘Monarch’, ‘The Numbers’) viennent s’ajouter au répertoire déjà conséquent des musiciens et s’avèrent taillés pour la scène, grâce à une maîtrise instrumentale impeccable et à des refrains immédiats.