Harpyie est un phénomène outre-Rhin dans le microcosme du metal médiéval. Le quintet allemand y a trouvé son public et pond un album tous les deux ans depuis 2013. Il débarque cet été avec un "Minnewar" à l'artwork futuriste en décalage avec le style musical habituel du groupe, suffisamment intrigant pour piquer notre curiosité.
Pas de suspens toutefois, puisque l'artwork est trompeur et la musique des Allemands est sans surprise, du folk metal médiéval. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, les riffs sont accrocheurs, les couplets sont martelés et soutenus par le violon de Mechthild Hexengeige et les refrains sont répétitifs... beaucoup. Ainsi une bonne moitié de l'album propose des titres caricaturaux à l'écriture pauvre, des compos pour étudiants en recherche de folklore potache et sautillant.
Heureusement, un bon tiers des titres sauve l'album du naufrage total en proposant enfin autre chose. Les riffs de 'Es Gibt Nur Wasser' et 'Blau Wie Das Meer' se musclent et arborent des atours djent un peu grossiers mais enfin un peu variés. Quelques bons titres comme "Krabat', aux mélodies agréables et à la construction intéressante, ou 'Vollmond' et sa basse froide et claquante à la Rammstein sont même très plaisants. 'Rapunzel' propose également une intro aux sonorités electro, un break agréable et un final aux chœurs épiques du meilleur effet. La ballade finale 'Willst Du' est l'occasion de mettre en avant la voix expressive et agréable de Aello Die Windböe et clôt l'album dans une douceur appréciable.
Quelques titres sauvent donc les meubles et ce "Minnewar" de la caricature d'un style dans lequel Harpyie s'englue depuis le début de sa carrière. Mais il ne faut pas ignorer le succès que le groupe rencontre en Allemagne. Il existe donc un public pour ce metal très typé. Nul doute que pour les aficionados, Harpyie a de quoi susciter l'intérêt, mais les curieux s'en tiendront à un titre ou deux et passeront certainement leur chemin très vite.