Quatuor francilien déjà auteur de deux premiers albums passés totalement inaperçus sous nos radars, Nanostorm nous propose en cette année 2021 sa troisième livraison, "Tunnel of Time", présenté comme un mélange de rock psychédélique, progressif et expérimental.
Si le dernier aspect ne saute pour ainsi dire jamais aux oreilles, l’entame de l’album avec ‘Daily Systems’ plonge immédiatement l’auditeur dans l’ambiance proposée par les deux premiers adjectifs accolés au style du groupe : une basse bien présente rythme ce premier morceau, sur lequel la guitare saturée évolue de manière stridente accompagnée par des claviers vintage à souhait. Le ton est donné, et cette ambiance très typée 70’s va nous accompagner tout du long des 57 minutes de l’album, au fil de titres où les passages instrumentaux se taillent la part du lion, d’autant que deux morceaux epics permettent au groupe de développer de multiples thèmes et ambiances.
Ainsi, du haut de ses 19 minutes, l’envoûtant ‘Through the Tunnel of Time’ déroule ses circonvolutions autour d’un thème principal, en alternant parties chantées et longs développements instrumentaux. Parmi ceux-ci, une analogie intéressante avec un certain ‘Echoes’ est à relever (autour de la 14è minute …). La présence régulière de flûte traversière et l’aspect mélodique permanent rapprochent également certains passages de Camel.
Le groupe trouve également un bon équilibre entre les différents instruments, sans en mettre un plus particulièrement en avant que les autres, ce qui permet de percevoir toutes les nuances de l’espace sonore et de profiter autant des lignes de basse que des nombreux soli de guitare ou des nappes de claviers. Cet effet contribue notamment à conserver une ambiance très prenante tout au long de l’album, donnant véritablement envie de le reprendre au début une fois les dernières notes de ‘Learn Again’ évanouies.
Reste toutefois un bémol à apporter et qui concerne le chant ; outre le mixage de celui-ci qui fait qu’on le retrouve souvent en retrait, il se révèle parfois approximatif et son caractère faussement naïf entraîne un manque de charisme (mais c’est peut-être lié à la production ?) pour vraiment faire contrepoint aux passages instrumentaux qui finissent par prendre le dessus, ce qui est dommage car cela nuit quelque peu au plaisir ressenti.
Finalement, "Tunnel of Time" reste un album à découvrir, qui se révèle au fil des écoutes et dont les indéniables qualités lui permettront de se faire une bonne place au sein de la discothèque de tout progophile qui se respecte.