Esquys est une petite fille et ce disque qui porte son nom raconte son histoire. Voici en préambule ce que nous apprend le créateur de l’œuvre Sébastien Normand. Car il ne s’agit pas que de musique ici, mais de se frayer un chemin dans un univers onirique et fascinant, où le monde devient à la fois plus grand et plus intime. Multi-instrumentiste, l’ancien guitariste de Polarys et bassiste de Nepenthys ouvre la porte de son cinéma intérieur à grands renforts de folk mâtiné de metal symphonique.
Entre vielle à roue charmeuse, cordes soyeuses et distorsions agressives, les instrumentaux présents dessinent le paysage, rongé par le froid mais dépeint avec fougue et passion, tandis que les chansons accueillent chaque fois une nouvelle conteuse, renforçant un peu plus l’aspect fantastique à travers leurs timbres bien caractéristiques.
La mexicaine Anna Fiori ouvre le bal sur ‘Open Your Eyes’ pour des envolées limpides mêlées de growl, la soprano argentine Ranthiel dévoile ses accents opératiques sur ‘Ghosts’, l’ex-chanteuse du groupe suisse Eluveitie Anna Murphy enchaîne avec un ‘Shadows’ à la beauté funèbre suivie par l’Américaine Jen Janet pour la ballade ‘Your Smile’ avant que la Hollandaise Micky Huijsmans ne clôture l’album avec une reprise inattendue mais pourtant totalement à propos du ‘Frozen’ de Madonna.
S’ajoute la participation du Suédois Mattias « Freak Kitchen » Eklundh en druide bruitiste de la six-cordes, et l’histoire de cette petite fille dans un univers fantastique se révèle être en fait un magnifique miroir de notre monde actuel, où les barrières et frontières sont tombées en faveur d’une seule et unique raison. La meilleure. L’instinct de la musique.
Et l’esquisse d’un espoir.