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"Fer de lance d’un groove-metal décomplexé et ravageur, Jinjer sort l’artillerie lourde pour son nouvel album "Wallflowers"."
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4/5
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"Wallflowers" pourrait se traduire par "giroflée", une plante qui pousse dans les murs, ou faire passer l’idée de "faire tapisserie". Dans un sens comme dans l’autre, Jinjer n’est pas là pour jouer au papier-peint floral. Le groupe serait plutôt tendance bâche en plastique à la Dexter niveau déco et la précision chirurgicale dont chaque membre fait preuve ferait rougir l’anti-héros de plaisir. Car question coups de scalpels sonores, le quatuor ukrainien ne fait pas dans la dentelle, ou alors en perçant les chairs et les tendons.
Quatrième livraison du combo, "Wallflowers" est annoncé comme sa plus agressive à ce jour et force est de constater que la peur d’un répertoire lorgnant vers le pastel après plus de dix ans de carrière s’envole bien vite dès les premières secondes de ‘Call Me A Symbol’. La batterie telle un char d’assaut déverse son lot de frappes calculées pendant que guitares et basses vomissent un flot de lave sur lequel une sirène protéiforme charme au(x) son(s) de sa voix. Car si les musiciens sont des chirurgiens virtuoses de la note, la véritable prêtresse de ce carnage langoureux est Tatiana Shmailyuk, capable de passer d’un chant guttural à fendre les crânes à des mélodies limpides et vénéneuses en un battement de cil.
Précédée par les singles ‘Vortex’ et ‘Mediator’, la nouvelle tuerie venue de l’est enchaîne les uppercuts sur un public qui ne demande qu’à en recevoir encore et encore. Lorsque la tension semble descendre d’un cran, comme dans ‘Pearls And Swine’ ou ‘Wallflower’, la pesanteur enfonce un sac sur la tête portant les écouteurs et le doute s’immisce lorsque Tati chante "Biting your tongue in fear of saying something wrong" ("Mordant ta langue de peur de dire quelque chose de mal") : parle-t-elle d’elle-même ou de… ?
Attention, ça va couper !
Plus d'information sur
https://jinjer-jinjer.bandcamp.com
LISTE DES PISTES:
01. Call Me a Symbol 02. Colossus 03. Vortex 04. Disclosure! 05. Copycat 06. Pearls and Swine 07. Sleep of the Righteous 08. Wallflower 09. Dead Hands Feel No Pain 10. As I Boil Ice 11. Mediator
FORMATION:
Eugene Abdukhanov: Basse Roman Ibramkhalilov: Guitares Tatiana Shmailyuk: Chant Vladislav Ulasevish: Batterie
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(1) AVIS DES LECTEURS
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Jinjer, c'est le groupe de metal moderne le plus chaud du monde. Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les journaux spécialisés, les fans du groupe, et il faut bien le dire, le groupe lui même. Originaire d'Ukraine et jouant du metalcore progressif depuis un peu plus de dix ans, le groupe de Tatiana Shmaylyuk, l'incroyable chanteuse aux deux visages, prend un malin plaisir à nous teaser leur quatrième opus depuis les premiers mois de 2021. Ainsi on a pu les voir publier des vidéos de l'enregistrement du disque, des singles extraits de l'album à venir et clipés pour l'occasion et des chroniques élogieuses de professionnels du milieu. Il est donc clair que cet album était attendu de pied ferme. Mais pour quel résultat ?
Tout commence avec le titre "Call me a symbol". Celui-ci nous prépare bien à ce qui nous attend pour les 40 prochaines minutes : un compromis entre l'agressivité de "King of everything" (2016) et la technicité de "Macro" (2019), le tout avec des paroles plus personnelles et une ambiance plus sombre et travaillée. Et c'est tout.
En effet, si Wallflowers propose des morceaux de grande qualité comme "Copycat" ou "Mediator", il pêche sur deux aspects. Le premier, c'est cette impression de déjà-vu omniprésente sur l'album. Que ce soit clair : en dehors de "Disclosure!" qui pour le coup est un morceau différent de ce que le groupe propose d'habitude, chaque morceau aurait pu être présent sur l'un des deux précédents albums sans que celà soit choquant. Prenez par exemple les singles "Vortex" et "Wallflower". Ces deux morceaux sont bien exécutés, bien composés, et très efficaces. Cependant, ils reprennent tout deux la formule "Pisces", à savoir un début calme, un crescendo, les growls "innatendus" de Tatiana Shmaylyuk et un final bordélique. Une redite des albums précédents d'autant plus étonnante quand on sait que Jinjer essaye de s'affranchir de leur première chanson à succès, qui est globalement connue grâce aux vidéos réactions sur YouTube et est loin d'être leur meilleur titre.
Le deuxième défaut, c'est la redondance de l'album. En effet, comme je l'ai dis, cet album sonne beaucoup comme les deux précédents, mais a des ambiances plus sombres et travaillées. C'est une bonne chose, et certains passages sont presque envoûtant (l'intro de "Pearls and swine", le passage calme de "The sleep of the righteous"). Mais cet album est surtout constitué de passages bourrins, qui se ressemblent tous! En toute objectivité, il est pratiquement impossible de différencier certains couplets de chansons tellement ils sont similaires. En découle alors une lassitude progressive qui finit par nous détourner totalement de l'album. Et c'est bien dommage, car encore une fois celui-ci contient des titres de grande qualité, entrecoupés par des morceaux malheureusement assez inintéressants.
Alors que retenir de cet album ? Et bien, il contient de très bonnes choses et aurait pu avoir un potentiel plus important s'il avait contenu 3 ou 4 morceaux de moins, ou avait été coupé par des interludes bien placées, ou avait tout simplement pris plus de risques sur le plan musical. Ainsi, ce Wallflowers est une pierre de plus à l'édifice Jinjer, mais il n'est absolument pas le climax de leur discographie. On attend le suivant !
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STAFF:
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