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"Comment intégrer la guitare sous toutes ses formes dans un orchestre symphonique ? Steve Hackett y répond brillamment avec "Surrender of Silence", qui renoue par ailleurs avec les ambiances inquiétantes de ses débuts."
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4/5
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"Surrender of Silence", vingt-huitième album studio de Steve Hackett... Mais qu’est-ce qu’on peut bien avoir encore à dire après 27 albums ? L’éclectisme de Steve lui a fait visiter tous les univers à sa portée : le progressif para-genesien de son premier album "Voyage of The Acolyte", la mise en avant de la guitare électrique dans "Spectral Mornings" ou "Defector", la guitare acoustique seule ("Momentum") ou avec sonorités orchestrales ("Under a Mediterranean Sky"), la pop ("Cured") et bien sûr la fidèle revisite des œuvres de Genesis ("Genesis Revisited"), en bon gardien du temple qu’il est.
Ce qui marquait l’auditeur dans les premières productions de Steve Hackett n’était pas tant le caractère progressif, nettement prévisible eu égard au pedigree du compositeur, mais bien le caractère sombrement inquiétant des morceaux, particulièrement marqué dans son deuxième album "Please Don’t Touch". "Surrender of Silence" renoue avec cet esprit, mais avec une coloration orchestrale beaucoup plus marquée, qui doit beaucoup à la complicité entre Steve et son claviériste actuel, Roger King. Le propos de l’album paraît être "comment intégrer la guitare sous toutes ses formes dans un orchestre symphonique".
Pari réussi : l’alchimie opère le plus souvent, et Steve n’oublie pas la notion de voyage, autant dans les univers proposés que dans les pays évoqués. La présence symphonique est parfois très dominante, témoin ce ‘Natalia’ qui évoque Prokofiev, Tchaïkovsky et Carl Orff. Steve utilise les contrastes avec pertinence (‘Relaxation Music for Sharks’, ‘Head In The Shadows’) et nous emmène dans des contrées lointaines, jouant sur les ambiances world qu’il affectionne : cap sur l’Afrique avec ‘Wingbeats’ et voyage et dépaysement garantis avec l’excellent ‘Shanghai to Samarkand’ (magnifique intro au violon).
De façon assez inattendue dans un album de Steve Hackett, ce n’est pas la guitare qui tient constamment la vedette (hormis sur ‘Head In The Shadows’ et ‘Fox’s Tango’), mais bien la manière avec laquelle l’instrument s’intègre dans un ensemble plus vaste. Il y a tout de même quelques maladresses dans ce bel ensemble, avec un ‘Scorched Earth’ en slow bien conventionnel, ou le traitement des chœurs dans ‘Wingbeats’, très décalés par rapport au fond sauvage du morceau, sans compter l’inévitable ‘Esperanza’ à la guitare super-classique qui, s’il aurait trouvé naturellement sa place dans "Under a Mediterranean Sky", n’a rien à faire ici.
Finalement oui, Steve Hackett a encore des choses à dire... et il le prouve avec cet opus qui rassemble son amour pour la guitare et les voyages dans des ambiances changeantes qui rappellent à ses fans tout ce qu’il a pu composer. Un beau travail de synthèse, en somme.
Plus d'information sur
http://www.hackettsongs.com/
LISTE DES PISTES:
01. The Obliterati 02. Natalia 03. Relaxation Music For Sharks 04. Wingbeats 05. The Devil’s Cathedral 06. Held In The Shadows 07. Shanghai To Samarkand 08. Fox’s Tango 09. Day Of The Dead 10. Scorched Earth 11. Esperanza
FORMATION:
Craig Blundell: Batterie Jonas Reingold: Basse Rob Townsend: Saxophone, Clarinette Roger King: Claviers Steve Hackett: Chant / Guitares / Charango, Oud Amanda Lehmann: Chant / Invité Christine Towsnend: Invité / Violon Durga Mcbroom: Chant / Invité Lorelei Mcbroom: Chant / Invité Malik Mansurov: Invité / Tar Nad Sylvan: Chant / Invité Nick D’Virgilio: Batterie / Invité Phil Ehart: Batterie / Invité Ubaidulloev Sodikhorn: Invité / Dutar
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(1) AVIS DES LECTEURS
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J’avais mis un peu de temps à apprivoiser « At the Edge of Light » mais je ne crois pas que l’effort ira aussi loin avec « Surrender of Silence ». Trop de remplissage, trop de cassures de rythmes, de riffs ou d’envolées symphoniques sans émotion, décidément l’ami Steve me donne l’impression d’avoir délaissé l’écriture pour l’impro, la sensibilité pour la technique. Après plusieurs écoutes attentives, je ne parviens toujours pas à entrevoir l’univers de cet album ; aucun morceau n’a véritablement retenu mon attention, même s’il faut reconnaître quelques tentatives de renouvellement (les élans africains de "Wingbeats", les partitions vocales de "The Devil’s Cathedral", "Fox’s Tango"…), et de rares passages hauts en couleurs.
Pour qui voudrait découvrir la discographie de Steve en commençant par la fin, je recommanderais plutôt « At the Edge of Light » pour la complexité, « The Night Siren » pour l’accessibilité, ou encore « Wolflight » pour un savant dosage entre les deux.
Découvrir l’étendue du talent de Steve par « Surrender of Silence » me paraîtrait pour le moins hasardeux.
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(2) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
2/5 (1 avis)
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STAFF:
3.2/5 (5 avis)
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DERNIERE INTERVIEW
STEVE HACKETT (03 FEVRIER 2017)
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Music Waves a de nouveau rencontré Steve Hackett pour évoquer la sortie de son 25e album solo "The Night Siren" mais également l'année écoulée particulièrement sombre en termes de disparition de héros musicaux...
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