Réussir un album entièrement instrumental n’est pas chose facile, surtout lorsqu’on évolue en trio, comme c’est le cas pour Combination Head. Deux de ses membres ne sont pas des inconnus, le batteur a officié sur “Stationnary Traveller” de Camel, et le claviériste Paul Birchall a participé à de nombreux enregistrements, notamment avec M People, groupe house des années 90. Birchall, principal compositeur dans Combination Head, voue une grande admiration pour Keith Emerson. On ne sera donc pas étonné de retrouver çà et là les touches de Hammond qui ont fait sa marque de fabrique tant dans ELP que dans the Nice.
La comparaison s’arrêtera là : Birchall n’a pas l’imagination délirante d’Emerson, ni son culot à l’orgue, ni son orgueil au synhtétiseur ! Et si le trio est musicalement en place, les titres s’accumulent sans réelle marque distinctive. l’attention se délitant à mesure que l’écoute progresse, et bien que l’album soit bref ( 38 minutes et des poussières ) , on peine à arriver au bout. Le morceau le plus original est finalement le sensible “Blue Waters”, entièrement au piano, un peu dans le style d’Erik Satie.
C’est plus énergique qu’Elegant Simplicity, mieux exécuté et mieux produit, mais on reste dans la même veine un peu stérile : Combination Head nous fournit le produit-type du CD dont on se demande qui il va attirer en 2007, malgré le soin apporté dans la réalisation ; il manque la mélodie qui accroche, la nouveauté dans l’agencement des sons, la variété dans le style ... l’auditeur (et surtout celui de prog) aime être surpris !