Il n’y a pas que Mike Patton, Dave Grohl ou Damon Albarn à enchaîner les projets totalement éloignés les uns des autres simplement pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Le Polonais Adam Darski, que l’on ne présente plus sous le nom de Nergal, est principalement connu pour être le frontman du mastodonte black metal Behemoth depuis plusieurs décennies. Mais à quoi peut-il bien s’affairer lorsqu’il raccroche les crampons, se démaquille et éteint l’ampli ? Après tout, quelle activité peut bien correspondre à quelqu’un dont l’alias signifie « Seigneur des Enfers » en sumérien ? Réponse : le blues, bien sûr !
L’ambiance reste noire mais le cuir et les clous laissent la place au bois et au velours, dans un mélange d’americana et de folk, bien entendu relevés d’électricité et d’envolées instrumentales. La particularité de ce side-project est le nombre conséquent d’invités, permettant pourtant au répertoire de trouver une réelle unité dans l’intégration de ce bottin mondain où l’on retrouve les racines blues de certains autant qu’on les découvre. Qui aurait cru que des membres de Slayer, Lamb Of God, Morbid Angel, W.A.S.P, Venom ou encore Arch Enemy auraient fait autant d’étincelles au sein de chansons aussi éloignées de leurs styles de prédilection ? N’oublions pas non plus Blaze Bayley, Devin Townsend et Mary Goore. Qui ça ? Sorti du jeu de mots guitaristique, c’était le nom de scène de Tobias Forge avant de devenir Papa Emeritus chez Ghost.
Depuis l’ambiance sépulcrale de ‘Black Hearse Cadillac’ jusqu’au martèlement en règle de ‘Got Your Tongue’ en passant par le blues poisseux de ‘Coldest Day In Hell’ ou la légèreté de ‘Silver Halide Echoes’, tout ce petit monde s’en donne à cœur joie et les morceaux s’enchainent sans temps mort et sans écueils, fait notable pour un tel maelström d’invités différents.
Après tout, le blues est la musique du diable, c’est bien connu…