Mirka Rantanen est le batteur de King Company, groupe finlandais de metal mélodique auteur de trois albums. Pour fêter ses cinquante printemps, il a décidé d’organiser une petite surprise-partie à laquelle il a convié une quarantaine d’amis qui partagent comme lui le goût du hard rock/metal mélodique. Ainsi naquit Circus Of Rock et son opus "Come On, Comme All".
Rantanen est un modeste. Avançant le fait que les artistes sortent bien souvent des projets solo pour mettre en avant leurs compétences, il argue que ce n’est pas ces intentions qui l’ont guidé ici. Il explique s’être attaché avant tout à composer de grandes chansons où la batterie jouerait un rôle des plus classique, sans effet de baguettes. Estimant qu’un bon titre ne peut être interprété que par un bon chanteur, mais que cette donnée est somme toute relative, il n’a donc pas mis tous ses œufs dans le même panier et, pour qu’il y en ait pour tous les goûts, a convié treize chanteurs à son récital. A l’instar de cette diversité, les ambiances musicales varient en fonction du frontman aux manettes et de son style de prédilection. Ainsi, ce "Come On, Come All" arpente un chemin qui serpente du hard FM au heavy mélodique symphonique et peut être disséqué en trois parties.
La première d’entre elles concentre cinq titres étincelants. 'The Beat', interprété par Riku Turunen (Exlibris), rugit méchamment et nous plante dans l’estomac un solo sorti tout droit de la guitare de Malmsteen. Etourdissant. 'Desperate Cry', boosté par la verve de Johnny Gioeli (Hardline), nous la joue Rainbow des 80’s, mélodie porteuse et chœurs en bandoulière. Le puissant 'Sheriff Of Ghost Town,' sur lequel Marco Hietala (ex-Nightwish) nous fait l’honneur de sa présence vocale, évoque Serious Black et assène un refrain dansant que n’aurait pas renié Beast In Black. 'In Times Of Despair', où la charmante Elize Ryd (Amaranthe) prend le pouvoir, pourrait postuler pour une B.O. - heavy, symphonique et mélodique - d’un James Bond. Enfin, 'Tears Of The Clown', interprété par Erik Kraemer (Infinite Vision), nous refait le coup du 'Is This Love' de Whitesnake et piège à nouveau notre cœur de hard rocker.
La deuxième partie contient cinq morceaux accrocheurs. 'Crossroads', six minutes au compteur et chanté par Pasi Rantanen (ex-Thunderstone, ex-King Company), invoque Whitesnake et développe des parties instrumentales remarquables. 'Set Me Free', où apparaît Jarkko Ahola (Northern Kings), accélère le rythme et balance un refrain qui tentera les adeptes de l’air-micro. Dommage qu’un solo d’orgue Bontempi vienne gâcher un tantinet la fête. 'Everafter', dont est chargé Tommi Salmela (Tuple), remporte la palme du morceau le plus FM de l’album. Mélodieux de bout en bout, interprété avec mesure, soutenu par des chœurs séducteurs, il récite sa partition radio friendly avec l’aisance d’un premier de la classe. 'No Reason', porté par Marc Quee (Attentat Rock), balance son hard mélodique plaisant, à grand renfort de who-oh-ouh-oh galvanisants. Et enfin le nerveux 'Burning', où l’on entend à nouveau rugir Riku Turunen, emporte tout sur son passage en mode bourrasque.
La troisième partie contient quatre titres dispensables. 'Never', confié à Kimmo Blom (Urban Tale et Leverage), ne parvient pas à décoller malgré une entame prometteuse. Mid-tempo trop classique doté de claviers datés, il dispense un refrain bien trop basique. 'Caught In The Middle', auquel Danny Vaughn (Tyketto) prête sa voix, joue la carte des 80’s mais s’avère dénué de moments porteurs. Simplissime et peu attractif mélodiquement parlant il jette un froid. 'Plywood Covered Windows And Crappy Shoes', interprété par Antti Railio (Celesty), n’a d’intérêt que son solo enlevé. Et enfin 'Edge Of Love', dont la mélodie pourtant intéressante est massacrée par le chant trop forcé de Rick Altzi (Masterplan), laisse insensible, voire énerve au final.
En variant les plaisirs et les voix, tout en évitant de se mettre en avant comme il l’avait promis, Rantanen vient de réussir son coup. Ce "Come On, Come All", même s’il connaît quelques baisses de régime, est tout à fait recommandable sur ses deux tiers. Les amateurs de hard rock mélodique, et d’œuvres regroupant plusieurs chanteurs, y trouveront assurément leur compte.