Andrew W.K. a une culture musicale plus qu'étendue allant du classique au jazz en passant par le rock alternatif et le metal. Cette largesse l'a conduit à apprendre à jouer de nombreux instruments, faisant du musicien un groupe à lui tout seul. Sa vision de la musique est tout autant singulière puisqu'il souhaite apporter du bonheur en étant formellement positif (contrairement à l'image de la pochette le voyant allongé sur le bitume en sale état).
"God Is Partying" est le sixième album du compositeur-interprète qui tire son essence et son âme dans un rock américain d'une accessibilité désarmante. Tout est ici mélodique et limpide dès la première écoute avec un hard rock grand public et populaire à l'image d'un 'No One To Know' à la progression lumineuse. Il y a chez lui une certaine candeur dans des titres comme 'Stay True To Your Heart' dont le début semble annoncer une composition sombre mais qui glisse au fur et à mesure dans une sorte d'hybride rock électro bon enfant gâché par une saturation désagréable et un peu brouillonne dans le mix. Comme une sorte de concept, Andrew parsème son album d'un interlude musical ('Goddes Partying') qui est là pour faire une transition sans forcément qu'on puisse en comprendre le fil rouge.
D'ailleurs, outre un mix à la limite du supportable, l'album souffre d'être dans l'ensemble très décousu avec un 'I'm In Heaven' qui reste à la frontière d'un death à la Gojira mêlé à une tentative d'apporter un côté électro pour moderniser le tout de façon bien trop approximative. On a donc tendance à passer du coq à l'âne avec le titre suivant qui malgré sa jolie ligne mélodique au piano peine à convaincre ('Remember Your Oath'). Plus le disque avance plus on finit par se rendre compte que cette grande connaissance musicale n'est peut-être pas finalement un atout. A trop vouloir fusionner les genres, Andrew se perd dans des compositions un peu fourre-tout qui ne sont pas aidées par une mise en lumière sonore trop moyenne.
Mais tout n'est pas aussi négatif et certains titres finissent par sortir du lot avec une préférence pour 'I Made It' ou 'Not Anymore' qui rappellent un peu l'écriture épique de Jim Steinman surtout dans les notes nerveuses de piano liées aux guitares furieuses qu'affectionnait tant le compositeur récemment disparu.
L'impression générale de "God Is Partying" n'est pas totalement négative grâce à la folie qui se dégage de l'ensemble et aux qualités de composition d'Andrew W.K. dont on perçoit la bonne volonté pour écrire des titres fusionnels qui vont un peu dans tous les sens. Elle est cependant gâchée par un mixage plus que limite et son arrière-goût d'un sentiment d'incohérence. Finalement l'écoute se révèle aussi agréable qu'oubliable.