Ces dernières années, les musiciens sembleraient même avoir franchi un cap supplémentaire avec la sortie de l’exceptionnel "Coma Ecliptic", même si celui-ci ne fut pas acclamé unanimement par son public, le côté mathcore ayant été quelque peu mis de côté pour le plus grand plaisir des fans plus progueux. Révélé avec son quatrième album "Colors" paru en 2007, il semblerait que le quintette américain ait eu envie de rendre un hommage à l’album qui les aura fait connaître en annonçant quelques mois plus tôt la sortie de leur nouvel album studio, "Colors II". Si l’on peut percevoir quelques clins d’œil du premier volet de "Colors" dans ce nouvel opus, les comparaisons entre les deux albums s’arrêtent pour ainsi dire là, tant ce dernier effort possède une identité propre.

Comme souvent, la durée totale de l’album avoisine les 80 minutes, avec pas moins de 12 titres. Autant dire que le résultat est dense et qu’il nécessitera de très nombreuses écoutes avant d’être digéré et apprécié à sa juste valeur. Une fois ce travail préparatoire réalisé afin d’apprécier toutes les subtilités de ce deuxième album studio, nous ne pourrons que constater une fois de plus l’excellence qui émane du jeu de groupe de ces musiciens accomplis.

‘Monochrome’ ouvre le bal tout en douceur comme aime bien le faire le combo généralement, mais de belles bastons attendent l’auditeur au cours de l’écoute du disque. ‘The Double Helix Of Extinction’ est certainement l’un des titres les plus heavy du disque, faisant la part belle au chant guttural et à la batterie galopante chère à l’incroyable Blake Richardson. Dans un registre tout aussi violent, quoique plus fougueux, nous citerons aussi le premier single ‘Fix The Error’ et son clip façon dessin animé étonnant et complètement inattendu (avec Mike Portnoy en guest !).

Comme souvent, ce sont sur les morceaux les plus longs et les plus aboutis que Between The Buried And Me sort le grand jeu. Le deuxième single ‘Revolution In Limbo’ sera certainement l’un des meilleurs titres de l’année, grâce à un refrain génial et à sa deuxième moitié qui part faire quelques incursions du côté de la samba. Sans barrière et sans limite de genre, le groupe fait des ravages, comme c’était déjà le cas sur le délirant ‘Voice Of Trespass’ sur "Automata II". ‘Never Seen/Future Shock’ propose le bon dosage de violence contrastée par des parties plus calmes apportant une respiration bienvenue, avec de nombreuses trouvailles de compositions. Impossible de ne pas citer ‘Prehistory’ et ‘Bad Habits’ qui s’enchaînent comme un seul long titre de 12 minutes, avec là encore un refrain 5 étoiles et des sections merveilleuses, tout comme le dernier morceau, un epic de 15 minutes, ‘Human Is Hell’ (Another One With Love) qui clôt les débats de la meilleure des façons.