Il est d’ailleurs cocasse de retracer l’évolution de la formation à travers ces trois décennies musicales, car les différentes périodes et influences sont vraiment notables. ‘Displaced’ rappelle la période de "Night Is The New Day", avec des sonorités heavy pour un résultat efficace et puissant. ‘Sulfur’ semble tout droit sorti de l’ère "Discouraged Ones", avec ses timbres gothiques mélancoliques, où le son et la rythmique de l’époque sont typiques. ‘March’ enfonce le clou et dévoile un visage plus sombre et plus âpre, accentuant le contraste entre les ambiances de cette période et les influences plus actuelles du groupe.

On peut d’ailleurs apprécier toute l’évolution de Jonas Renkse au chant avec une voix encore un peu hésitante et moins affirmée au début. Cette évolution est d’autant plus frappante sur des titres comme ‘Scarlet Heavens’ et ses dix minutes, où la voix du chanteur semble même méconnaissable, affichant un timbre plus fragile rappelant celui de Robert Smith de The Cure.

De nombreux morceaux plus actuels et plus modernes sont eux aussi disséminés tout au long des deux disques. ‘Vakaren’, morceau en suédois, ouvre le premier volet avec les sonorités electro-atmosphériques dans lesquelles le groupe officie depuis plusieurs albums. L’excellent ‘Second’ semble être une chute du sublime "Dead End Kings", et il est d’ailleurs étonnant de voir que ce morceau ne soit sorti sur aucun album précédemment. Il y a aussi quelques titres un peu à part comme ‘Sold Heart’, plus en retenue, et ‘Code Against The Code’, titre paisible pour finir le premier disque.

Ajoutez à l'ensemble quelques versions revisitées de certains titres cultes comme ‘My Twin’, ‘Idle Blood’ ou encore ‘In The White’ qui rappellent la profondeur du répertoire du groupe et vous obtenez ainsi un double disque agréable qui ravira à coup sûr le public de Katatonia  et permettra à ceux qui ne le connaisse pas de découvrir un groupe sympathique et talentueux !