TOBY HITCHCOCK: Mercury's Down (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Avec la sortie du premier album éponyme de Pride Of Lions, Jim Peterik nous faisait découvrir le talent d’un jeune chanteur jusqu’alors inconnu : Toby Hitchcock. En huit années et quatre opus -dont un live- le vocaliste a réussi à éclabousser le monde de l’AOR de son immense talent. Il n’est donc pas étonnant de le voir se lancer dans une aventure solo sous la houlette du label Frontiers. Pour cela, il s’est associé avec le leader d’Eclipse et multi-instrumentiste, Erik Martensson. La formation suédoise ayant l’habitude de proposer des œuvres naviguant sur des terres hard mélodique plus musclées que celles arpentées par Pride Of Lions, il y a de quoi aiguiser la curiosité des amateurs impatients de voir de quoi est capable l’Américain lorsqu’il s’aventure vers ces horizons inhabituels pour lui.

Ce qui frappe immédiatement à l’écoute de ce "Mercury’s Down", c’est la complémentarité de ses deux têtes pensantes qui ont réussi à tendre un pont entre l’AOR des Etats-Unis et le hard mélodique des terres septentrionales. Les deux bombes mélodiques qui lancent les festivités sont imparables chacune dans leur genre. Le single ‘This Is The Moment’ coupe immédiatement toute volonté de résistance avec son riff énergique sur lequel planent les ombres de Treat et d’Eclipse, son refrain hyper accrocheur et sa structure efficace sans être simpliste. Ce titre est d’ailleurs doté d’un break parfaitement calibré pour ajouter à la tension de la séparation évoquée dans les paroles. A peine le temps de reprendre son souffle que ‘Strong Enough’ vous renvoie sur votre postérieur avec des éléments équivalents mais penchant plus vers un AOR à la Survivor ou à la Journey. Le solo prouve d’ailleurs qu’Erik Martensson a sans aucun doute été biberonné à l’œuvre de Neal Schon dans sa jeunesse.

Si la suite regorge de pièces tout aussi réussis et irrésistibles, il serait trop rébarbatif de tous les citer. Nous insisterons donc sur la performance des deux principaux artisans de ce petit chef-d’œuvre énergique et mélodique. Car si nous étions déjà habitués au sens de la composition et à la virtuosité instrumentale de Erik Martensson, Toby Hitchcock sort quant à lui de sa zone de confort. Sa détresse est poignante sur un ‘How To Stop’ dans lequel des passages planants dignes d’Airbag ont été judicieusement glissés. Il est absolument déchirant sur la ballade ‘One Day I’ll Stop Loving You’ renforcée par des chœurs gospel. Sa rage emporte tout sur son passage lors d’un ‘Tear Down The Barricades’ tranchant, et il sait se faire sombre sur le morceau éponyme qui clôture l’ensemble avec son refrain scandé et obsédant.

Véritable recueil de mélodies accrocheuses et ébouriffantes, ce "Mercury’s Down" satisfera aussi bien les amateurs d’AOR américain que ceux de hard mélodique scandinave. Voici une collaboration plus que convaincante pour laquelle nous espérons qu’une suite sera donnée tant les deux artistes impliqués font preuve d’une complémentarité à la hauteur de leurs talents respectifs. Un opus qui s’installe directement parmi les indispensables du genre.

TOBY HITCHCOCK

MERCURY'S DOWN

FRONTIERS RECORDS

A.O.R.