Avec un premier album éponyme datant de 2008 suivi d’un EP en 2011 ("Wildstreet II Faster… Louder…"), on ne peut pas dire que Wildstreet soit très prolifique. Les Américains semblent privilégier les tournées et les singles leur permettant de rester présents sur les chaînes musicales de leur continent. Ceci ne les a pourtant pas empêchés de déclencher des tonnerres de louanges à chacune de leurs sorties discographiques, ce qui ne devrait pas changer avec leur troisième parution longuement attendue et sobrement intitulée "III".
Avant de nous lancer dans l'étude de ce nouvel album, il est cependant nécessaire de préciser que celui-ci n'est pas composé que de nouveautés de l'année, plusieurs titres ayant déjà fait office de singles depuis déjà 2017 (le cinglant 'Raise Hell'). Autant dire que le quintet prend son temps pour mettre en place des armes de destruction massive d’une précision sans faille. La triplette qui ouvre les hostilités est d’ailleurs totalement imparable, avec un glam-hair metal digne du meilleur des années 80, propulsé par une basse qui matraque tout sur son passage et des refrains tellement accrocheurs qu’il n’est plus possible de s’en débarrasser pendant des jours. Point culminant de cette rafale létale, ‘Set It Off’ rajoute un groove funky à cette recette pour un hymne en puissance à hurler en live.
Mais si chacune des huit pépites qui peuplent ce troisième méfait discographique des New-Yorkais possède des armes les rendant imparables, Eric Jayk et ses potes dépravés n’hésitent pas à entraîner l’auditeur sur des territoires variant les vices. Le teigneux ‘Midnight Children’ n’est pas sans rappeler Twisted Sister par son ambiance sombre et son superbe duel de guitares, quand ‘Born To Be’ se la joue heavy et bastonne comme un Mötley Crüe au meilleur de sa forme. Et puis il y a l’OVNI ‘Mother’ qui oscille entre deux Alice : Alice Cooper et Alice In Chains. Difficile de ne pas penser au premier avec l’approche théâtrale de cette pièce dépassant les sept minutes, quand la lourdeur torturée du second plane au-dessus de ce conte sombre et ambitieux.
Carton plein pour ce troisième volet des aventures de Wildstreet qui, s’il ne révolutionne pas le monde du glam-metal réussit néanmoins à le dépoussiérer tout en gardant ses repères incontournables. Les Américains n’ont pas leur pareil pour trouver le parfait équilibre entre les poncifs qui rendent le genre imparable et des évolutions savamment distillées pour lui permettre d’évoluer sans être dénaturé. Reste à espérer que de nouvelles aventures discographiques nous seront proposées plus rapidement, surtout si elles restent de ce niveau.