BIFFY CLYRO: The Myth Of The Happily Ever After (ROCK ALTERNATIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Si une grande part des activités du quotidien a dû être arrêtée par les politiques sanitaires mondiales, cela aura permis à certains groupes de composer de nouvelles musiques plus tôt que prévu. C’est notamment le cas de Biffy Clyro qui a sorti à l’été 2020 son huitième album "A Celebration Of Endings" et qui revient un peu plus d’un an après avec une suite intitulée "The Myth of the Happily Ever After". Plus exactement un album sœur (dixit le groupe) qui reprend le même genre de couverture avec un nuancier de couleurs différent.

La parenté dont il est question tient à la pandémie mondiale qui sépare la sortie de ces deux disques résolument liés mais foncièrement différents. Dans "The Myth of the Happily Ever After", le trio a cherché à retrouver une fraîcheur et une spontanéité qu’il considérait comme moins présente dans ses derniers travaux. Pour cela, il a puisé dans ses racines artistiques le goût du tranchant et enregistré l’album au fur et à mesure qu’il s’écrivait. En même temps que les personnes allaient chercher au fond d’eux-mêmes les ressources pour encaisser l’inacceptable, les Ecossais se sont recentrés sans toutefois renier toute la démarche empruntée ces dernières années.

Tout au long de sa carrière le trio a expérimenté, du punk moderne, exigeant, agressif et débridé des débuts jusqu’au virage plus commercial des derniers albums en passant par les superproductions que sont "Puzzle", "Only Revolutions" et "Opposites". On retrouve un peu tout cela à la fois dans "The Myth of the Happily Ever After", dans un mélange baroque à l’image de ses deux extrémités, le morceau inaugural ‘DumDum’ à la première partie planante et immersive et à la conclusion cathartique, et l’ébouriffant final ‘Slurpy Slurpy Sleep Sleep’ et son inqualifiable expérimentation electro-punk totalement envoûtante.

Le Biffy Clyro immédiat et consensuel des derniers disques se retrouve dans la ballade ‘Existed’, agréable mais dispensable, l’electro-strident ‘Separate Missions’ à l’évidente tonalité pop ou au travers de nombreux refrains fédérateurs qui emportent l’adhésion collective (‘A Hunger In Your Haunt’, ‘Witch’s Cup’ ou ‘Errors In The History Of God’). Une musique charmeuse qui l’est davantage quand les Britanniques surprennent par leurs combinaisons harmoniques originales comme le démontre par exemple la finesse des mélodies de ‘Denier’ ou ‘Haru Urara’ qui brille par ses tonalités soul rarement entendues chez Biffy Clyro. S’il est une caractéristique qui n’a jamais manqué dans les compositions du groupe, c’est bien la qualité des finitions, et une fois de plus elles apparaissent comme un adjuvant essentiel à l’équilibre de l’ensemble. Ici un solo de guitare (‘Errors In The History Of God’), tellement rare pour être mentionné, là des arrangements de cuivres, orgues, violons, ou Fender Rhodes (‘Witch’s Cup’, ‘Unknown Male 01’, ‘Haru Urara’). Et un son global de grande tenue permettant la valorisation idéale des contrastes chers à Biffy Clyro le long de perspectives explosives et libératrices (‘Holy Water’ ou ‘A Hunger In Your Haunt’).

Extérioriser toute cette énergie confinée pendant des mois et retrouver le sentiment de l’innocence perdue, tel semble être le sens de ce "The Myth of the Happily Ever After" qui renoue avec une ferveur que l’on n’avait pas entendue à ce niveau depuis une dizaine d’années. S’il montre quelques carences d’unité, ce disque n’en demeure pas moins attachant et indéniablement certifié du label Biffy Clyro.

BIFFY CLYRO

THE MYTH OF THE HAPPILY EVER AFTER

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ROCK ALTERNATIF