Après ses aventures vocales au sein de Betraying The Martyrs, qui étaient devenues trop pesantes selon lui, Aaron Matts a souhaité se consacrer à son nouveau projet Ten56.. "Libéré, délivré" de la pression de son poste de frontman, épaulé entre autres par Quentin Godet à la guitare (Kadinja), Nicolas Delestrade à la basse (Novelists) et Arnaud Verrier à la batterie (Uneven Structure), il publie un premier album sombre et violent. Une sorte de catharsis sur microsillon, peut-être destinée à digérer son aventure au seing de BTM...
L’EP est plus âpre et plus expérimental, presque plus violent ou plus puissant que ce que proposait Betraying The Martyrs, alors que son habillage est quasiment avant-gardiste. La modernité est un élément constitutif du disque, naissant des multiples effets sur la voix (‘Kimo’), des artifices électroniques, des synthétiseurs très présents (‘Boy’) ou des rythmes artificiels et des effets de production (‘Sick Dog’).
Une puissance surprenante émane de l’EP, depuis les premières notes de ‘Exit Bag’ jusqu'aux dernières de ‘Kimo’. La lourdeur est apportée par les guitares de Quentin et de Luka dès les premières secondes. Cette intensité douloureuse cloue l’auditeur au sol comme l'exige le style. Mais ce dernier est transcendé, car même si les breakdowns sont présents (‘Kimo’) les compositions s'habillent de notes électro raffinées. Ces éléments actuels sont une manière bien plus subtile et racée de massacrer des oreilles. Enfin, la variété est de mise, le chant oscillant entre passages presque rappés (‘Sick Dog’) et grunts d’outre-tombe.
"Downert Part. 1" est sombre, expérimental et par moments chaotique. Les mélodies et les instants de respiration sont rares et sa musique, loin des canons du genre, est éprouvante, violente, sombre et moderne. Ten56 y exprime son élan vital et sa vision musicale où la beauté est à chercher au creux du désespoir.