MICHAEL ROMEO: War Of The Worlds, Part 2 (METAL MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Vous aimez les blockbusters, le grand spectacle et le metal symphonique ? Alors sortez les pop-corn, installez-vous confortablement et préparez-vous à en prendre plein les oreilles. Michael Romeo revient avec la suite de "War Of The Worlds, Part 1" que beaucoup attendaient en espérant qu’elle soit tout aussi grandiose. Ceux-là peuvent se rassurer, ce "War Of The Worlds, Part 2" est encore plus épique que le précédent. Les autres en revanche risquent fort d’avoir un peu de mal à digérer cette pièce musicale grandiloquente sur fond d’hommage à H.G. Wells et à John Williams.

Une chose est sûre, Michael Romeo ne prend personne par surprise. Le deuxième volet de sa guerre des mondes est le prolongement musical de la première partie. Le compositeur en reprend le thème mélodique principal dès le titre instrumental d’ouverture, avec encore plus d’emphase symphonique. Ce thème est d’ailleurs, comme il se doit, décliné à plusieurs reprises au fil de l’album, notamment au travers de pièces instrumentales aussi martiales que les génériques de fin des films hollywoodiens actuels, scénarisés à l’aide de tableaux excel (‘Mothership’, ‘Hunted’).

Michael Romeo en reprend d’ailleurs les codes en ne laissant aucune place à la surprise et encore moins à l’émotion. D’autant moins que, même si le guitariste a eu la bonne idée de faire appel de nouveau aux excellents John Macaluso à la batterie et John Deservio à la basse, il a remplacé au chant Rick Castellano par Dino Jelusick sur ce nouvel opus. Sa voix aigüe a beau faire des merveilles sur les refrains les plus accrocheurs (‘Divide & Conquer’, ‘Mashinenmensch’), elle contribue néanmoins à renforcer le côté pompeux de "War Of The Worlds, Part 2" au détriment de la subtilité qui pouvait poindre ici ou là sur "War Of The Worlds, Part 1".

Cela dit, il est impossible de résister au jeu de guitare de Michael Romeo, véritablement au sommet de son art sur cet album. Les solos de chaque morceau sont tout bonnement monstrueux de technique shred et son sens du riff est tellement hors du commun que le guitariste de Symphony X surclasse largement la grande majorité de ses confrères dans la catégorie metal mélodique. Les titres les plus thrash (‘Mashinenmensch’, ‘Parasite’) ou les riffs à la guitare 7 cordes de ‘Destroyer’ et ‘Hybrids’ sont à ce titre des exemples d’efficacité, d’inspiration et de maîtrise.

Il n’en demeure pas moins que "War Of The Worlds, Part 2" est d’une telle densité qu’il manque cruellement de respiration. Certains diront peut-être que c’est tant mieux à l’écoute du seul titre mid-tempo de l’album, ‘Just Before The Dawn’, qui flirte avec tous les clichés du metal mélodique. Mais ce déluge de metal symphonique hyper produit, dont a disparu presque toute trace de metal progressif (à l’exception du magistral ‘Hybrids’), reste relativement difficile à affronter d’une seule traite. Les amateurs de metal emphatique et de musique de film apprécieront sans aucun doute, mais ceux qui espèrent un vrai album de metal progressif n’ont plus qu’à patienter encore en attendant le prochain Symphony X.

MICHAEL ROMEO

WAR OF THE WORLDS, PART 2

INSIDEOUT MUSIC

METAL MELODIQUE