Quatrième EP pour Every Hour Kills, qui n’est pas vraiment un groupe à proprement parler mais plutôt un collectif mené par le guitariste Sacha Laskow. Celui-ci d’ailleurs ne cache pas que "Vacua" a été composé et enregistré principalement grâce à l’intelligence artificielle pendant la pandémie. Qu’on le déplore ou non, bien obligé de faire avec les moyens du bord lorsqu’on est assigné à résidence au pied des montagnes de Calgary. En tout cas, cette période d’isolement forcé aura laissé des traces dans sa manière de composer puisque l’on peut désormais ajouter aisément le suffixe "core" au djent technique proposé par les Canadiens.
En effet, "Vacua" est non seulement l’EP le plus heavy qu’Every Hour Kills a sorti depuis sa création en 2013, mais il est aussi le plus sombre et le plus chaotique. Même si les fondamentaux demeurent : un metal moderne lorgnant vers le metalcore (‘Tenebrous’) aux rythmiques djent alambiquées et aux ambiances electro voire synthwave toujours présentes (‘Euclidian’), le chant clair a pratiquement disparu et laissé place à des voix saturées prédominantes qui ne laissent aucun doute sur l’état d’esprit dans lequel cet EP a été composé.
Le morceau ‘Intransigent’ est à ce titre l’exemple le plus frappant de cette évolution stylistique vers un deathcore technique, sombre et violent qui ravira aussi bien les amateurs de Periphery que ceux de Born Of Osiris et qui fera trembler plus d’un auditeur en mal de growls caverneux.
Avec ses compositions djentcore qui prennent à la gorge sans jamais relâcher la pression, "Vacua" a tout d’un EP cathartique. Certes il ne réconciliera pas avec le djent ceux qui lui reprochent d’être une musique assistée par ordinateur, mais il a au moins le mérite de ne pas faire semblant et donne à Every Hour Kills l’occasion de crier sa rage à la face du monde.