Il
aura fallu être patient pour accueillir le
douzième album d’Exodus. Plus de sept ans se sont écoulés depuis
la sortie de "Blood In Blood Out". Gary Holt a été occupé avec
Slayer, accompagnant la fin de carrière de la légende thrash. La
pandémie a retardé aussi le disque tout comme la maladie de Tom
Hunting. Mais la patience est récompensée,
"Persona
Non Grata"
est là.
"Blood
In Blood Out" était un cru de bonne facture mais avait le défaut
d’être un peu long. Exodus a toujours une fâcheuse tendance à
trop remplir ses disques alors que le thrash réclame essentiellement
des albums dépassant à peine les 40 minutes.
Le
nouvel opus
démarre
de belle manière avec 'Persona Non Grata'. Sur sept minutes, Exodus
propose une orgie thrash. Le titre multiplie les interventions de haute
volée balancées par un duo Holt / Altus très complice en parfaite
osmose. Au chant, Souza éructe avec l’énergie qu’on lui connaît
tandis
qu'Hunting martyrise ses fûts avec énergie
et une technique impressionnante : la frustration d’une longue attente
s’évacue d’un
coup.
‘R.E.M.F.’, ‘Slipping Into Madness’ et ‘Prescribing Horror’
sont des réussites, la joie des musiciens de rejouer ensemble est
palpable. Les deux premiers titres sont des claques thrash portées par un
Souza en grande forme. Il hurle, se fait criard, accompagne les
chœurs typés hardcore avec talent et une vitalité énorme.
‘Prescribing Horror’ est sombre et lancinant, nerveux mais moins speed, aérant le disque avec un côté mélodique
affirmé.
La
suite de l’album s’avère intéressante mais avec quelques
nuances. Exodus a encore blindé son album et cela se ressent. Le
bon point vient de ‘The Years Of Death And Dying’. Le groupe
ajoute à sa recette de base un refrain accrocheur pas loin de
l’esprit de la scène death mélodique pour un résultat efficace. Le reste se partage entre chansons plus classiques, qui captent l’attention grâce à un côté
agressif, un rythme soutenu et un Souza en grande forme mais qui n’ont pas le truc en plus qui caractérisait le début d’album., et titres qui tournent en rond, trop
longs et répétitifs.
Malgré
de petits bémols "Persona Non Grata" est un opus tout à fait
recommandable pour n’importe quel amateur de thrash. Exodus y signe
de jolis brûlots et montre qu’on peut rester pertinent même avec pas loin de quarante ans au
service de son style.