Les Wilson sont à l’honneur en ces temps-ci : en attendant le retour de Steven avec Porcupine Tree (juin 2022) et l’intégration de Damian au sein d’Arena (octobre 2022 ?), c’est Ray Wilson qui fait paraître "The Weight of Man". Ray dont le plus célèbre fait d’armes a été d’être l’éphémère frontman de l’ultime album de Genesis, mais qui a déjà à son actif un bon nombre d’albums, avec les groupes Stiltskin et Cut, puis en solo depuis 2003, dans un style pop ou rock alternatif.
"The Weight of Man" joue plus dans une pop sophistiquée et confortable, enrichie de touches de sax, de clarinette ou de violoncelle, et bénéficie de la présence d’un invité de renom, Yogi Lang (RPWL) aux claviers et dans les chœurs.
A l’image de sa pochette soignée, l’album est un joli produit soigné à la finition impeccable. La musique proposée n’a pas vocation à choquer l’auditeur, mais bien au contraire à le sécuriser dans un cocon au confort très étudié, dans une pop classieuse qui rappelle Brian Ferry ou le côté le plus mainstream de RPWL (‘The Last Laugh’). Ray Wilson y joue à fond la carte crooner (‘I, Like You’) et ça lui va très bien, son timbre chaud légèrement voilé s’accordant parfaitement aux ambiances douillettes et jamais énervées (‘Cold Like Stone’, propret).
Revers de la médaille, le côté soigneusement calculé du produit aboutit à un résultat parfaitement calibré et vierge de toute aspérité. Ce côté lisse façonne les compositions en des titres finalement uniformisés et peu personnalisés qui s’ils plairont immédiatement aux amateurs de mainstream, peineront à accrocher l’attention des amateurs de styles plus tranchés.
Ce n’est de toute évidence pas le but de "The Weight of Man", qui accomplit efficacement et de manière très prévisible la mission qui lui est dévolue : fournir un peu moins de cinquante minutes de musique agréable, consensuelle et parfaitement exécutée, ce qui n’est déjà pas si mal !