Tim Chesley baigne dans la musique depuis sa plus tendre enfance. D'abord initié au piano avec sa maman professeur de musique qui a éveillé sa curiosité, le jeune Tim s'est ouvert d'autres perspectives à l'adolescence. Il découvre tour à tour le rock, le metal (fonde un groupe dont Mademoiselle K. fut membre) et la pop. Comme une éponge, Tim ira jusqu'à voyager en Australie pour s’imprégner du rock alternatif qui fait la fierté du pays du rugby et du surf et qui viendra enrichir sa large culture musicale allant de Crowded House à Steven Wilson. S'auto-produisant, le jeune artiste fini par décrocher une signature chez le "vieux" label Revolver Records lui permettant de gagner en confiance. Après avoir sorti "Rain" en 2016, Tim nous revient avec "The Last Blue Sky" qui semble être son pendant. Le musicien a pris son temps pour peaufiner ce nouvel EP de 5 titres aux enluminures popisantes.
L'album s'ouvre sur quelques secondes de bruit d'une nature immersive qui introduisent les notes de piano si cher à Tim. 'Rainbow Song' est un morceau apaisant, évoluant lentement comme une promenade en forêt, tout en progression avec quelques notes de guitares discrètes qui interviennent comme les cris d'oiseaux qui se cacheraient dans la cime des arbres. 'Faith Without You' prend le contrepied du morceau d'ouverture avec des lignes mélodiques tirant vers le pop rock, plus nerveuses et rythmiques. Le refrain est prenant et reste en mémoire mais la fin du morceau tire un peu trop en longueur et pêche par un excès de répétitions qui peut s'avérer agaçant (le titre de la chanson est déclamé dix fois en un peu plus d'une minute...). Cela dessert l'énergie qui se dégage des quatre minutes précédentes.
'Into The Light' offre un autre aspect de Tim, plus enjoué et léger avec une mélodie très années 70 que n'auraient pas reniée les Beatles avec sa saveur pop anglaise positive. 'When Love Will Reign' démontre que Tim est sans doute plus à son aise dans des morceaux plus intimes. Sur une mélodie à la John Lennon fort bien trouvée, il capte l'émotion juste dans ce qui se révèle être le meilleur titre de l'album tant dans l'équilibre musical piano-guitare que dans l'interprétation sobre du chanteur. Si l'aspect progressif de la musique de Tim était perceptible, il se décuple un peu plus dans les sept minutes de 'Dreamers' à la mélancolie blackfiedienne voire anathemienne, dévoilant une ballade tout en douceur qui se densifie au fil du temps, évoluant de l'acoustique à l'électrique de manière très fluide.
"The Last Blue Sky" est un EP finalement très agréable à écouter, rêveur, introspectif, à la fois léger et grave, dense et très bien composé. Il lui manque peut-être un peu plus de contrastes pour gagner en relief. Tim Chesley en garde certainement sous le pied et nous avons hâte de découvrir la suite de ce globe-trotteur musical pour nous embarquer définitivement dans son voyage.