Il
aura fallu s’armer de patience pour retrouver Hypocrisy. Plus de
huit ans se sont écoulés depuis la sortie de "End Of Disclosure", mais il
faut dire que Peter Tägtgren a un agenda digne d’un ministre : depuis il a sorti un album de Pain, produit nombre de
disques et a sorti deux albums avec Till Lindemann de Rammstein. Les
deux hommes se sont brouillés courant 2020, ce qui a permis à Peter
de relancer Hypocrisy. Cela donne "Worship" dont on attend qu’il
confirme la mainmise du groupe sur la scène death metal.
Les
onze titres de "Worship" forment un ensemble cohérent qui prend
l’auditeur sous son aile pour ne jamais le lâcher. Quand Hypocrisy
a envie de faire mal, il le fait avec un plaisir certain en délivrant de pures baffes (‘Worship’,
‘Chemical Whore’, ‘Brotherhood Of The Serpent’,
‘God Of The Underground’). Tägtgren alterne entre growl hargneux et chant grave d’outre-tombe avec aisance. On y savoure un death d'une force écrasante. Cette violence
est jouissive et le petit plus qui fait la différence vient de
refrains parfaitement amenés et très accrocheurs.
En
parallèle Hypocrisy nous rappelle qu’il est aussi un formidable
créateur d’ambiances sombres et malsaines dans un esprit digne de
bons vieux films de SF, avec des pièces assez irrésistibles trouvant un remarquable équilibre entre puissance et mélodie. ‘We’re
The Walking Dead’ en est le plus bel exemple : avec ses airs de fin
du monde c'est le grand moment de l’album, porté par un refrain
imparable. Dans le même esprit ‘Children Of The Gray’ et ‘Bug In
The Net’ sont tout aussi réussis.
"Worship"
est une réussite totale, montrant qu'Hypocrisy revient aux affaires avec une
forme éclatante, démontrant qu’il reste le
patron pour un death metal qui sait à la fois séduire et prendre à
la gorge.