TOUNDRA: Hex (POST ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Après une escapade cinématographique et ambiant avec la BO réécrite de "Das Cabinet des Dr Caligari" en 2020, Toundra reprend le cours de sa carrière avec un album plus conforme à son heavy post-rock habituel. Toutefois, dans ce domaine aussi, les Espagnols nous ont quelque peu déçus récemment avec un "Vortex" trop conventionnel deux ans plus tôt.

"Hex" est donc le septième album des Madrilènes en une grosse douzaine d'années. Il s'ouvre sur un 'El Odio' en trois parties et près de 24 minutes constituant évidemment la pierre angulaire de l'album. La section rythmique est clairement de retour sur les deux premières parties avec une mention spéciale aux fills et aux polyrythmies d'Alex Pérez. Là où il n'est pas simple de véhiculer un message au travers d'une musique exclusivement instrumentale, Esteban Giron et sa bande ont choisi de mettre 'El Odio' en images pour nous le livrer. Et il est peu optimiste puisque "la haine" dont il parle touche toutes les strates de notre société : le climat, les ségrégations sociales, raciales, de genre et le consumérisme à outrance sont des thèmes chers au groupe depuis toujours, que le thème lumineux de la troisième partie ne laisse pourtant guère filtrer.

Les phases musicales s'enchaînent comme à l'accoutumée chez Toundra sur les quatre autres pistes qui font la part belle aux mélodies lumineuses et aux montées progressives, signature immédiatement reconnaissable du combo de Madrid. Là où 'Ruinas' s'envole vers des sommets post rock et heavy, 'La Larga Marcha' est plus posée avec sa montée progressive linéaire, alors que 'FIN" et ses ambiances entre acoustique et électro surprend pour un final atypique et bienvenu dans une veine proche d'Anathema. Quant à 'Watt', il constitue, grâce à ses riffs acérés, à sa mélodie imparable, à son saxo angoissant et à son énergie communicative, l'autre sommet mélodico-rythmique de ce "Hex" drôlement bien agencé.

Moins subtil que Long Distance Calling, moins fin que Monkey 3, Toundra n'en demeure pas moins un groupe à la signature musicale bien à lui et joue clairement dans la même cour que les poids lourd du heavy post rock moderne, et son album 'Hex' trouve sa place dans la suite logique de la carrière du groupe. Comme ses illustres consorts, Toundra réussit à passionner l'auditeur avec sa musique instrumentale. Même s'ils évoluent toujours dans leur zone de confort, "Hex" sonne le retour des Espagnols sur le devant de la scène post-rock progressive, mais l'ont-ils seulement jamais quittée ?

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