Ce deuxième album des italiens d’Areknamès n’est pas pour tout le monde. Cela a le mérite d’être clair. Certains le jugeront trop long, trop dense, trop labyrinthique, pas assez mélodique… Et, d’une certaine façon, ils n’auront pas tort mais « Love hate round trip » est bien plus que cela, c’est aussi un album perpétuant une certaine tradition musicale qui nous vient directement des 70’s (reprise de "Snails" de Gnidrologue), une époque de recherche musicale que l’on dit souvent révolue. Contrairement à beaucoup de ces compatriotes, l’une des influences principales d’Areknamès n’est pas Genesis mais Van der Graff Generator et c’est pourquoi cet album ne plaira pas à tout le monde parce que, même au sein de la petite « communauté progressive », le groupe anglais n’a jamais fait totalement l’unanimité.
Maintenant, pour ceux qui sont restés, « Love hate round trip » est bien dans la continuité du précédent album du groupe : alternance de passages calmes et d’envolées rageuses, sons de claviers « vintage », chant rappelant fortement celui de Peter Hammill, à la différence près que l’album est long et par conséquent, il faut de nombreuses écoutes pour s’imprégner de son climat sombre et mélancolique. Si, comme cela est mon cas, il ne s’agit pas d’un problème alors, je vous promets que vous n’allez pas être déçu car il faut noter que l’on y trouve des morceaux vraiment réussis, il y en a même 2 dans lesquels intervient une trompette délicatement jazzy à vous coller des frissons. Et puis, il y a « Yet I must be something » et surtout « Someone lies here »... Rien que la présence de ces 2 perles vaut la peine de jeter une oreille attentive sur l’album, j’ai rarement entendu des refrains mélodiques aussi poignants.
S’il fallait finir de vous convaincre, je vous parlerais également du livret, des reproductions de tableaux de Balthus et de Bosch et des photos jouant sur le contraste lumière/obscurité en accord avec la tonalité des compositions, mais je sais qu’à ce stade vous avez déjà fait votre choix. Alors, à celles et ceux qui franchiront le pas de la découverte, je vous souhaite d’avoir au moins autant de plaisir que j’ai pu en avoir à l’écoute de l’album.