HARDCORE SUPERSTAR: Abrakadabra (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Si "You Can’t Kill My Rock’n’Roll" avait talentueusement redressé la barre après les errements commerciaux de son prédécesseur, il avait néanmoins laissé dubitatifs les die-hard du sleaze sans concession des débuts de Hardcore Superstar. Autant dire que le retour de Johan Reiven à la production, dix-sept ans après l’album éponyme de 2005, a de quoi rassurer ces derniers., tout comme sa pochette s’inspirant largement de celle de ce légendaire opus.

Ceux qui souhaitaient le retour de l’énergie brute et énervée des origines du gang de Göteborg devraient trouver leur bonheur dans cet "Abrakadabra" qui semble bien avoir retrouvé la formule magique des origines. Il faut dire qu’avec les évènements des dernières années, il y avait de quoi redonner la bave aux lèvres du quatuor suédois. Cette rage se retrouve quasiment partout au sein des dix titres de cet opus, à commencer par les paroles qui égratignent au passage certaines catégories de personnes trop superficielles pour être épargnées (‘Influencer’). Même la power-ballad ‘Fighter’ clôture les festivités en traduisant le caractère belliqueux de ses auteurs.

Un album coléreux donc, multipliant les pièces teigneuses à souhait (‘Give Me A Smile’) et n’hésitant pas à faire preuve d’une vélocité cinglante en enfonçant le pied sur le champignon sans concession (‘Catch Me If You Can’). Les Suédois n’en restent pas moins mélodiques et ils distillent les refrains fédérateurs et accrocheurs sans restriction (‘Forever And A Day’, ‘One For All’). Dommage néanmoins que la production soit parfois trop root et compresse ainsi le son de la guitare en lui retirant une partie de son efficacité. Mais ceci n’empêche pas un ‘Weep When You Die’ de tout écraser sur son passage, tout comme un ‘Dreams In Red’ plus travaillé mais flirtant avec les frontières du thrash et du… hardcore.

Retour aux valeurs originelles réussi pour Hardcore Superstar qui retrouve la formule magique avec ce "Abrakadabra" en équilibre entre colère et accroche mélodique. Propulsés par une rythmique en béton armé, la guitare véloce et cinglante de Vic Zino et le chant teigneux de Jocke Berg déchirent toute forme de résistance et réveillent nos instincts à la fois revendicatifs et festifs. Voilà une nouvelle série de titres qui risquent de mettre le feu à la fosse lors des prochaines tournées du groupe...

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