AUTUMN'S CHILD: Zenith (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Voilà déjà trois ans que Last Autumn’s Dream a mis la clé sous la porte. La pause annoncée commence à se faire longue et la sortie du troisième opus d‘Autumn’s Child, projet mené en parallèle du célèbre combo d’AOR, ne laisse que peu planer le doute : Last Autumn’s Dream risque fort de ne pas sortir de sitôt des oubliettes. Mais finalement qu’importe, l’auditeur s’en était rendu compte dès la naissance du rejeton, les titres sortis de l’imagination du nouvel équipage auraient fort bien pu être enfantés par son aîné. "Zenith" frappe donc à nos portes en ce tout début d’année, pourra-t-il être considéré comme un cadeau oublié au fond de la hotte du Père Noël ?

"Angel’s Gate", le deuxième opus du combo, avait apporté dans son introduction deux titres trompeurs qui pouvaient laisser croire que Mickael Erlandsson, le capitaine du navire, s’était décidé à durcir le ton de l’AOR qu’il propose depuis les balbutiements de Last Autumn’s Dream. S'il démarre également sur les chapeaux de roues, "Zenith", contrairement à son prédécesseur, ne ralentit le rythme que pour les quelques ballades de rigueur ponctuant l’œuvre. Sans aller jusqu'à headbanger - nous sommes bien loin du metal -, sachons apprécier que les up-tempi soient ici à l’honneur.

Erlandsson sait depuis bien longtemps comment rendre addictive toute composition sur laquelle il se penche. Ce concepteur de hits nous éclabousse en effet de mélodies mémorables depuis presque vingt ans déjà. Le quasi-sexagénaire atteint ici les sommets de son art, rendant ainsi le titre de son nouvel album prédestiné. "Zenith" est un monument de mélodicité, magnifié par des guitares calibrées à souhait. La qualité des envolées harmoniques est d’évidence la constante marquante de cette troisième production d’Autumn’s Child.

Même si la marque mélodique qui imprègne les propos est on ne peut plus connue des adeptes des Suédois, elle vient effrontément séduire au fil d’ambiances particulièrement diversifiées. Parmi les onze perles offertes sur ce petit bijou, du hard mélo aux gros biscotos ('Emmergency'), du pop rock digne de la BO de Flashdance ('Love Is A Fighter'), et les accents celtiques des ballades de Ten ('Nightingale'), mais également des allusions à Eddie Van Halen et Europe ('Never Say Die'), du rock presque sudiste ('Crowdpleaser'), du hard rock cheaptrickien bien énervé ('Don’t Wanna'), et du hard FM soupoudré de synthés d’antan ('Evangeline').

Autumn’s Child n’est désormais plus un projet. Affirmant avec ce "Zenith" ses intentions d’exister de manière pleine et entière, le combo s’impose comme le digne successeur de Last Autumn’s Dream. Au vu de la similitude des deux concepts, il est même possible d’évoquer ici une gémellité. L’intérêt évolutif de la démarche n'apparaît pas d’une logique des plus évidentes, mais qu’importe : il suffit de profiter simplement aujourd’hui de ce phénix qui renait de ses cendres sous un nom différent.

AUTUMN'S CHILD

ZENITH

PRIDE & JOY MUSIC

A.O.R.