KALLE WALLNER: Voices (ROCK PROGRESSIF,Rock) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Kalle Wallner, le W et guitariste attitré du groupe allemand RPWL, mais également le fondateur du supergroupe Blind Ego, sort en cette année 2022 un premier album sous son nom. Pour mener à bien ce projet, il est accompagné de son compagnon de route au sein de RPWL Yogi Lang aux claviers et du très demandé Marco Minnemann (Steven Wilson, The Aristocrats, Levin Minnemann Rudess…) à la batterie.

Paradoxalement nommé "Voices", le disque est essentiellement instrumental. Seul 'Three' est chanté par Arno Menses, le chanteur du groupe Subsignal, l'un des poulains du label Gentle Art of Music appartenant à Wallner, et qui a déjà croisé la route de ce dernier sur "Liquid" de Blind Ego. C'est d'ailleurs ce morceau, à mi-chemin entre AOR et prog moderne pêchu, qui a été choisi pour faire la promotion de l'album, bien qu'il en soit assez peu représentatif. Car si la voix arrive à voler la vedette aux guitares sur ce titre, les autres morceaux sont totalement dominés par celles-ci, que ce soit sous forme de riffs, d'arpèges ou de solos. La batterie de Minnemann arrive à insuffler son dynamisme par sa présence, tandis que les synthés de Yogi Lang se cantonnent à un rôle de fond sonore la plupart du temps.

Les albums de Blind Ego ont souvent été épinglés dans nos colonnes pour leur manque d'originalité. Quant à la musique de RPWL, son côté "clone" de Pink Floyd ne plaide pas non plus pour une singularité excessive. Un défaut que l'on retrouve malheureusement sur "Voices". Les compositions déroulent des mélodies certes agréables mais passe-partout et peu imaginatives. Des riffs heavy mais banals, et même souvent téléphonés et répétitifs, sont ornementés de beaux solos fort bien exécutés qui font tout le sel de ce disque mais sont un peu justes pour suffire à réellement accrocher l'auditeur s'il n'est pas un hard-die fan de guitare.

Restent bien évidemment des envolées gilmouriennes (ou pas) qui font toujours leur effet et quelques passages de synthés planants à la Tangerine Dream qui rompent la monotonie des guitares, guitares et encore guitares. L'album se termine d'ailleurs sur deux bons titres, 'Six' et 'Seven' (qui aurait mérité d'être écourté des quatre trop longues dernières minutes) visiblement très influencés par Pink Floyd. Dommage que Wallner soit plus intéressant quand il "copie" le groupe anglais que dans son propre style.

Malgré des compositions agréables, "Voices" manque trop d'originalité et de surprises pour véritablement séduire. S'il s'écoute sans déplaisir, il ne fait pas partie de ces disques qui incitent à ce qu'on les remette sur la platine à peine terminés.

KALLE WALLNER

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