MOSTLY AUTUMN: Graveyard Star (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Après un "White Rainbow" fortement imprégné du souvenir de son guitariste Liam Davison tragiquement disparu, Mostly Autumn signe son retour avec un nouvel album marqué du sceau de la pandémie de Covid 19, voulu comme un témoignage très personnel du vécu de cette période si singulière. Articulé autour de deux titres épiques de 12 minutes qui ouvrent et ferment les hostilités de l’album simple, "Graveyard Star" nous plonge dans une ambiance plutôt mélancolique au sein de laquelle se retrouvent bien évidemment les habituels marqueurs du groupe, dans la lignée de "Sight of Day" et "White Rainbow".

C’est d’ailleurs l’influence du premier nommé que l’on retrouve sur le titre éponyme dont la construction suit un schéma similaire à ‘Sight of Day’ : une longue période de chauffe à deux voix soutenues par un magnifique travail aux claviers de Iain Jennings qui amène de surcroît une petite touche électro dans ses sonorités, suivie d’un intermède plus calme avant un final débridé dans lequel Olivia Sparnenn étale toute sa puissance. La même recette, tout aussi efficace, sera reprise sur ‘Turn Around Slowly’ qui clôt cette première galette, avec notamment quatre dernières minutes incroyables entamées par une marche martiale chantée par Bryan Josh, avant que sa partenaire ne conclut l’affaire de façon magistrale.

Entre ces deux pavés homériques, Mostly Autumn nous gave jusqu’à plus soif de titres tous plus magnifiques les uns que les autres, mêlant parties calmes chantées sur le fil de l’émotion par une Olivia Sparnenn en état de grâce ('The Diamond'), voix mêlées en couple (‘Back in These Arms’) et véritables hymnes aux mélodies imparables sublimées là encore par la puissance incroyable de la chanteuse (le quasi-single ‘Spirit of Mankind’ et ses fausses allures de ‘Moonlight Shadow’). Bien évidemment, le tout est régulièrement servi avec la grosse cerise sur le gâteau, ces fameux soli de guitare sortis du manche de Bryan Josh qui, sans en faire trop, rend chacune de ses interventions plus lumineuse que la précédente.
Troy Donockley, invité permanent du groupe depuis sa création vient de nouveau apporter sa touche celtique dans un registre rejoignant ce qu’il produit désormais au sein de Nightwish et plus particulièrement sur ‘Back in These Arms’, sorte d’hymne empli d’espoir, tandis que Chris Leslie, LE violon de Fairport Convention, fait plus que colorer un ‘Skin of Mankind’ aux accents de musique western.

Il faudrait plus que la longueur d’une simple chronique pour détailler chaque titre de ces 74 minutes de bonheur musical, tant Mostly Autumn nous propose une partition sans fausse note, avec un savoir-faire qui permet à l’auditeur de ne jamais décrocher. Roi de la mélodie qui fait mouche, des arrangements somptueux et d’une interprétation qui colle régulièrement des frissons le long de l’échine, Mostly Autumn livre avec "Graveyard Star" un de ses albums les plus aboutis à ce jour.

Un mot pour conclure sur le traditionnel CD bonus proposé aux souscripteurs de la première heure. Habituellement un ton en-dessous de la galette officielle, celui proposé avec "Graveyard Star" se démarque de ses prédécesseurs par une excellence de chaque instant, au point que l’on peut s’interroger sur le fait de ne pas avoir intégré tous ces morceaux à la release officielle. Que ce soient les enthousiasmants ‘The Show is On’ et ‘Check in your Eyes’, ou encore le poignant ‘Swallows’ et son double solo violon/guitare, tout est bon sur cette deuxième galette conclue de façon magistrale là encore par un superbe ‘This House’.

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