Avec plus de vingt ans d’existence, et 12 albums au compteur, Galahad continuerait-il son petit bonhomme de chemin semé d’albums formatés ? Que nenni, point du tout ! En ce début 2007, le groupe anglais nous livre un petit bijou qui va, n’en doutons pas, toucher un large public.
Ne connaissant pas les précédentes productions de ce groupe estampillé “néo-prog”, je n’avais pour Galahad que l’a priori favorable vis-à-vis des productions d’outre-manche (Genesis, Marillion, IQ, Pallas, Pendragon, Porcupine Tree, Pink Floyd, Arena, Strangefish ou Yes pour ne citer que ceux-là ... ce qui fait quand même du monde !). Le temps est donc peut-être venu de reclasser de groupe à côté de ses compatriotes, parmi ceux qui comptent vraiment.
Début de l’album avec deux titres enchaînés, 'De-Fi' et 'Ance' (english joke); le premier tout en harmonies angéliques, le deuxième entamant sur un ton speed-métal gothique qui évolue vers un néo-prog métal très efficace.
A ce stade, on est en droit de se demander où va se situer le ton de l’album ... en fait, entre les deux styles, et avec un très bel équilibre : Galahad réussit ici à éviter le coté esthétisant du néo en s’appuyant sur une solide rythmique plus typée metal, tout en restant extrêmement mélodique. Pour les amateurs de comparaisons, on pourrait ici se sentir avec un IQ (le ton mélodique global) mixé avec du Saga (le tonus en plus).
Il en résulte des morceaux tout à fait excellents : 'Termination', 'I Could Be God', 'Empires Never Last' et 'This Life Could Be the Last' sont des réussites incontestables. Compositions intéressantes, immédiatement attachantes, musiciens très en place, rythmique et production impeccables, et des idées d’arrangement pertinentes (jolie utilisation du piano), on en redemande.
Il n’y a pas de titre réellement faible dans cet album ; 'Sidewinder' est peut-être un peu plus cliché dans le style “néo”, mais les ruptures de ton et un joli solo de guitare empêchent le titre de tomber dans la monotonie. 'Memories of an African Queen' est un intermède amusant qui parodie et développe le thème musical très connu d’une publicité pour une marque de collants (souvenez vous, dans les années 75 - 85 ! ) .
L’excellence de la prestation de Stuart Nicholson au chant doit également être soulignée. Son timbre et son énergie rappellent Michael Sadler de Saga, ce qui déjà n’est pas une mauvaise référence, mais il a en plus le talent d’habiter ses partitions, comme le feraient un Fish ou un Peter Gabriel, apportant une dimension supplémentaire.
Après ce concert de louanges, il sera plus difficile expliquer pourquoi cet album ne décroche pas la note maximale ... Ce qui manque pour avoir le 9, c’est le petit plus d’ambition dans les compos qui donne un 'Moviedrome' chez Arena ou un 'Supper’s Ready' chez Genesis. Ce qu’il y a en trop, c’est quelques répétitions dans les morceaux, répétitions qui confinent par moment aux redites.
Mais ne chipotons pas, ne boudons pas notre plaisir ! “Empires Never Last” est un excellent album que tout amateur de musique progressive anglaise peut acquérir les yeux fermés (mais les oreilles grandes ouvertes ! ) .