Non content de mener Airbag vers les sommets d’un rock néo-progressif fortement inspiré par Pink Floyd depuis presque deux décennies, Bjorn Riis a entamé en parallèle une carrière solo qui le voit nous proposer avec "Everything to Everyone" sa sixième production en huit petites années.
Profitant de cette semi-liberté à l’écart du carcan que peut devenir un groupe centré sur un style assumé, Bjorn Riis nous envoie d’emblée un premier titre instrumental très très rock aux forts accents métalliques avec de grosses effluves de Steven Wilson dedans, entrecoupés d’une partie centrale planante histoire de ne pas oublier ses origines musicales. Et celles-ci se retrouvent au sein d’une première plage épique de toute beauté. 'Lay me Down' nous emmène au cœur du style de prédilection du guitariste, au son de sa guitare gilmourienne en diable, tantôt planante, tantôt très agressive, revisitant en presque 12 minutes différentes époques du Floyd. La superbe ballade 'The Siren' s’avère quant à elle un clin d’œil appuyé à Roger Waters, petit intermède acoustique au départ avant de mettre en avant le toucher incroyable de Bjorn Riis dans une deuxième partie instrumentale de toute beauté.
Mais le sommet de cet album est constitué de 'Every Second Every Hour' qui permet au guitariste de donner libre cours à son imagination débordante. Certes sans s’éloigner de ses références, avec une rythmique mélodique à l’octave en trame de fond, la première partie monte en puissance de manière très solennelle, soutenue par une basse en fusion totale. La partie centrale relève presque d’un post-rock aux contours psychédéliques avant un final une nouvelle fois très floydien. Les deux dernières plages restent dans la lignée de l’ensemble de l’album, avec une nouvelle fois de gros riffs de guitare mêlés à des passages plus planants, que ce soit sur le deuxième instrumental ('Descending') ou sur le conclusif 'Everything to Everyone' qui monte petit à petit en puissance pour offrir un bouquet final complètement magnifique sublimé par une énorme saillie guitaristique.
Avec 'Everything to Everyone', Bjorn Riis reprend les ingrédients chers à son groupe d’origine, mais en y ajoutant une composante supplémentaire par le biais de passages bien plus rock. L’ensemble se déguste avec délectation, surpassant même les récentes productions d’Airbag.