The Third Way est le troisième album des auvergnats de Awacks. Il sort plus de quatre ans après Atmosphère 136 qui montrait un groupe sympathique mais encore très marqué par ses influences et handicapé par un chant encore un peu vert. Pour son troisième opus, le groupe n’avait donc plus guère le droit à l’erreur sous peine de compromettre sa carrière.
Awacks a donc pris son temps pour composer son disque autour d’un line-up stabilisé. L’écriture a débuté en 2003 en même temps qu’une petite tournée et le tout a été enregistré fin 2005 pour finalement voir le jour fin 2006.
Et on peut le dire tout net, le résultat est à la hauteur de l’attente car nettement plus abouti que sur l’album précédent. Toujours basé sur un métal mélodique avec cette fois un coté progressif un peu plus mis en avant, la formation a su gommer ses principaux défauts particulièrement au niveau de la production avec un son bien plus costaud. Comme sur son album précédent, on notera que le groupe alterne chant en français et en anglais pour un résultat largement plus convainquant. Crock a fait des progrès énormes au chant et, si son anglais reste encore imparfait, le résultat ne choque plus l’oreille.
L’album commence par un titre très énergique et inspiré, « Rêve », porté par un chant en français qui peut rappeler Manigance et des superbes parties de claviers. Crock porte ses paroles avec de la conviction sur une musique qui balance naturellement entre métal et progressif. Après ce départ efficace, une interlude quelque peu inutile casse malheureusement le rythme. Mais dès « Halfway to infinity » on redémarre en force avec un titre sympathique doté d’un bon refrain. On monte d’un cran avec un excellent « Vivre sans lumière », plus posé, dans une veine métal progressive maîtrisée que ne renierait pas Dream Theater.
Les deux perles de l’album suivent : « Waterfall » tout d’abord, une ballade magnifique qui évoque les grandes heures de Marillion époque Fish dans laquelle Crock y est bluffant. On se laisse dès l’intro porter par le morceau pour ne plus retomber… Une vraie réussite. « La haine et la souffrance » ensuite avec ses neuf minutes sur laquelle Awacks démontre l’étendue de ses progrès en se hissant au niveau des meilleures formations de métal progressif. Soli de guitares, orchestrations de toute beauté, un refrain/couplet splendide, le tout parsemé de break atmosphériques… Ce titre est un autre joyau qui devrait resplendir en concert.
Il est dommage que la suite de l’album s’avère moins inspiré même si « S.O.S. » et « My secret place » restent dans un bon niveau…
Awacks a su franchir un palier important avec cet album qui pourrait bien lui permettre de s’extirper de la masse. Avec une musique structurée et des textes bien travaillés, qui pour une fois s’éloignent des clichés habituels du genre, il fait oublier le moyen Atmosphère 136. Un opus vivement conseillé aux amateurs de métal progressif…