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"Avec "The Elephants Of Mars", Joe Satriani réinvente sa musique et nous offre l’album le plus éclectique et conceptuel de sa discographie."
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5/5
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La dernière fois que Joe Satriani a sorti un album avec une pochette sans photo de lui, c’était en 2000 pour "Engines Of Creation". Cet opus mal aimé, parce que trop en avance sur son temps, marquait un tournant dans la façon de composer de l’Américain. 22 ans plus tard, en voyant la pochette astucieuse du dix-neuvième album du guitariste, il est impossible de ne pas faire le parallèle et de se dire que "The Elephants Of Mars" marquera un nouveau tournant dans l’œuvre pléthorique du guitariste, qui n’a jamais rien laissé au hasard dans sa riche carrière. Et de fait, Satch nous livre ici l’album le plus éclectique, complexe et conceptuel de sa discographie. Et aussi l’un des plus beaux.
Si la pandémie laissera des traces indélébiles dans l’approche musicale de beaucoup d’artistes, pour Joe, elle fut un moyen de se lancer à corps perdu dans l’expression de sa créativité. Entre la sortie de la bande dessinée "Crystal Planet" inspirée de l’album du même nom, le vernissage de son exposition de peintures et la composition de "The Elephants Of Mars", Joe Satriani a tout fait pour combler le vide laissé par son éloignement forcé de la scène. Cet épisode, bien que douloureux pour un artiste, a dans son cas été salutaire, tant ce nouvel album est d’une richesse impressionnante.
Composé entièrement à distance avec le bassiste Bryan Beller, le batteur Kenny Aronoff, le claviériste Rai Thistlethwayte et l’indispensable Eric Caudieux au sound design, "The Elephants Of Mars" repousse les limites de l’approche conceptuelle de Joe concernant la composition d’une œuvre instrumentale centrée sur la guitare. Car même si le titre d’ouverture ‘Sahara’ fait le lien avec "Shapeshifting", c’est à une toute nouvelle expérience musicale que nous convie le Maître ici, si bien que sa proximité avec l’auditeur n’a jamais été aussi évidente. L’écoute de "The Elephants Of Mars" au casque est à ce titre une émotion de tous les instants, la production hors norme de ce nouvel album rendant justice à l’expressivité inégalée du guitariste, dont on entend chaque inflexion, chaque nuance, chaque coup de médiator, comme s’il nous parlait directement dans le creux de l’oreille.
Avec "The Elephants Of Mars", Joe Satriani réinvente littéralement sa musique en laissant beaucoup plus de place aux claviers et en allant chercher l’inspiration dans le jazz rock new-yorkais des années 70, notamment Miles Davis et Weather Report (‘E 104th St NYC 1973’, ‘Tension And Release’), dans le funk (‘Pumpin’) et même dans le disco (‘Night Scene’). Aucun des titres de l’album ne se ressemble, mais Joe réussit néanmoins l’exploit de la cohérence en navigant pourtant dans des univers totalement opposés, comme la pop (’22 Memory Lane’), le blues (‘Blue Foot Groovy’) ou la musique orientale (‘Doors Of Perception’).
Mais ce qui domine le plus cet album hors norme reste l’émotion. Une émotion qui nous submerge avec les titres les plus mélancoliques (les magnifiques ‘Faceless’ et ‘Desolation’) dominés par le toucher unique du guitariste, et une émotion qui nous dévaste par la puissance évocatrice de certains titres comme le génial ‘Sailing The Seas Of Ganymede’, qui marie de façon sublime le groove impulsé par la section rythmique et les leads aériens des guitares, ou encore le très sombre ‘Through A Mother’s Day Darkly’ et son ambiance floydienne torturée.
En 30 ans, Joe Satriani n’a eu de cesse de simplifier son jeu pour atteindre une expressivité qu’il est le seul à maîtriser à ce point, autant dans son approche mélodique que dans sa maîtrise du son et le raffinement de son phrasé. Aujourd’hui, à 65 ans, il prend clairement une direction artistique bien plus proche de celle d’un Jeff Beck (en beaucoup plus rock) que d’un Steve Vai et sa technique inhumaine. "The Elephants Of Mars" est une étape de plus dans la carrière de cet artiste unique qui n’a décidément pas fini de nous surprendre. Ne vous laissez pas influencer par tous ceux qui vous diront que Satch fait toujours la même chose, ils n’auront tout simplement pas écouté cet album fantastique.
Plus d'information sur
http://www.satriani.com/
LISTE DES PISTES:
01. Sahara 02. The Elephants Of Mars 03. Faceless 04. Blue Foot Groovy 05. Tension And Release 06. Sailing The Seas Of Ganymede 07. Doors of Perception 08. E 104th St Nyc 09. Pumpin' 10. Dance Of The Spores 11. Night Scene 12. Through A Mother's Day Darkly 13. 22 Memory Lane 14. Desolation
FORMATION:
Bryan Beller: Basse Eric Caudieux: Claviers Joe Satriani: Guitares / Claviers Kenny Aronoff: Batterie Rai Thistlethwayte: Claviers
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(2) COMMENTAIRE(S)
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Première précision : j’adore Joe Satriani, le musicien mais aussi le discours de l’homme ! Comme beaucoup j’ai accroché la vague avec le Surfer d’argent en 1987 et ramassé la deuxième claque de ma vie ( après Eddie VH) S’il est indiscutable que Satch est un maître incontesté dans le cercle des guitar-hero, je reste sur ma faim avec ce » Elephant of Mars » pour plusieurs raisons : D’abord ce qui me chagrine le plus, c’est la quasi absence de rythmiques hard ou métal, Joe est passé en mode jazz rock,voire jazz fusion, s’appuyant sur des structures où on a du mal à trouver un thème ou une cohérence.. le côté prog est ruiné par le retour des synthés, beaucoup trop présents (selon moi) qui me rappelle le malheureux « Engines of Creation » L’absence d’un titre « fort », d’une locomotive style Crystal Planet par exemple, n’encourage pas l’écoute de la suite des morceaux.. Comme indiqué précédemment,excepté les 4 morceaux Sahara, Faceless,Blue Foot Groovy et Désolation, je suis paumé, à cheval entre des solos saturés et une section rythmique free jazz, agrémentées de claviers inopportuns !!! D’aucuns diraient que ce ne sont que des compliments, j’y vois surtout un manque d’unité, des musiciens (excellents) qui s’éparpillent, pour un rendu final incertain…je suis incapable de mémoriser une trame autre que celle des 4 morceaux précités… j'ai envie de dire "rendez-nous the extremist ou Flying in a blue Dream" ....j’adore la guitare, j’adore Satch et pourtant je me suis un peu ennuyé… cela n’enlève rien au talent de Joe mais bon…
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Satch continue son voyage dans la musique sans jamais refaire à l'identique , il a"simplifié" son jeu qui devient moins démonstratif , ou seul la musicalité est au rendez vous , flirtant avec divers genre musicaux .Forcément cet album n'a pas le même entrain rock qu 'un "surfing" ou "the extremist" il en demeure pas moins un excellent opus !
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4.3/5 (3 avis)
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Juste avant son entrée sur la scène mythique de l'Olympia, Music Waves a eu le privilège de se voir accorder une brève interview exclusive avec un guitar hero tout aussi mythique, Joe Satriani pour faire un tour rapide et exhaustif de sa longue carrière.
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