Nouveau label, donc, mais aussi nouvelle orientation stylistique. Les ardeurs de leurs débuts se sont quelque peu calmées, au profit d’un metalcore FM plus accessible. Ce nouvel album, "By Night", propose notamment de nouvelles influences électro qui se ressentent à travers les nappes de claviers, mais aussi certains phrasés proches de la synthwave, comme sur les deux transitions instrumentales ‘Neons’ et ‘Breaks’.

En termes de composition pure, la recette déclinée par le collectif français est amortie tout au long des onze morceaux de l’album. A savoir des refrains lourds, efficaces et immédiats (‘Sunfall’, ‘On The Run’), un sens de la mélodie aiguisé malgré l’épaisseur des ambiances (‘The Last Crossing’), et un groove solide (‘The Hunt’). Les qualités des musiciens ne sont plus à démontrer, affichant une précision impeccable comme à leur habitude.

C’est plutôt un certain manque d’originalité, d’inspiration, et un sentiment de déjà-vu accru qui viennent ternir le tableau. Les morceaux étant par ailleurs souvent dans la même tonalité et répétant les mêmes patterns, il est assez difficile de les distinguer tant les ambiances se ressemblent. Les refrains très radiophoniques peuvent même présenter un caractère douceâtre et limite malaisant (‘On The Run’).

Pour autant, le côté très actuel de la musique des Phocéens, accentué par une production moderne, devrait plaire aux fans du genre. "By Night" n’est donc pas forcément l’opus qu'il faut retenir dans la discographie de Dagoba, mais le groupe a au moins eu le mérite de se renouveler en apportant de nouvelles sonorités plus électro quand beaucoup de formations se reposent sur leurs acquis. Un effort qu'il convient de saluer !