LUNEAR: From Above (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Cinq ans après le fort sympathique "Curve.Axis.Symmetry", le trio de Lunear fait paraître un nouvel LP intitulé "From Above". Quittant le terrain de l’album-concept, il s’attelle au projet de ressusciter l’esprit des disques des années 1970, format vinyle, avec une face consacrée à un gros epic et l’autre composée de trois titres plus courts.

De toute évidence, l’esprit des 1970’s est bien là : dès l’origine, Lunear a utilisé des sons vintage et il poursuit naturellement dans cette voie. Les références aux grands groupes fondateurs du prog sautent aux oreilles (Genesis, Camel, Pink Floyd), notamment le milieu de ‘In Their Eyes’ qui fait un clin d’œil appuyé au ‘Shadow of the Hierophant’ de Steve Hackett ("Voyage of the Acolyte"). Le long morceau épique est en fait un collage fort réussi de cinq parties qui s’enchaînent de façon fluide été sans temps faible. La production est bien éloignée des standards métalliques actuels, reposant sur une belle économie de moyens en s'appuyantant souvent sur des nappes moelleuses de synthé, et le rendu ne s’en trouve pas pénalisé pour qui aime la soft music. L’hommage aux morceaux progressifs à tiroir typiques du lancement du prog est donc plutôt bien réussi.

A l’opposé, le morceau le plus court (‘So Let’s Go’) apparaît assez transparent. Son clip ultra-cheap ne lui rend d’ailleurs pas hommage, là aussi on sent l’économie de moyens : un gars qui regarde son portable pendant 4 minutes (pour y lire les paroles ?) n’a jamais constitué un scénario solide… Les deux pièces restantes valent surtout par leurs parties instrumentales particulièrement mélodiques, avec des solos de guitare ou de synthé bien amenés.

Vocalement, Paul J. No garde la voix qui exprimait la fragilité du héros de "Curve.Axis.Symmetry", et conserve cette belle sensibilité. Il apparaît moins à son affaire dans les passages plus rock (‘1001 Nights And Probably More’, partie centrale de ‘In Their Eyes’, ‘So Let’s Go’, premier thème vocal de ‘Cathedral’), où il manque un peu de coffre pour transmettre l’énergie. Réserve somme toute mineure.

Malgré tout, "From Above" ne retrouve pas la magie du LP précédent de Lunear, qui lui était porté par un concept qui collait étroitement à l’univers sonore du trio. Reste un disque attachant qui montre qu’avec une intelligente économie de moyens, on peut amener un plaisir d’écoute bien présent grâce à des mélodies confortables et des arrangements qui éveillent efficacement une certaine nostalgie.

LUNEAR

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