SONATA ARCTICA: Acoustic Adventures : Volume One (METAL MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Il y a vingt-trois ans, le public metal découvrait les Finlandais de Sonata Arctica qui représentaient alors une véritable bourrasque d’air frais, et pas seulement en raison de leurs origines. Présenté comme le successeur de Stratovarius, le combo de Kemi n’a pourtant jamais réussi à réellement rejoindre les sommets sur lesquels trône le gang de Timo Kotipelto. La faute à des changements de directions artistiques parfois difficiles à suivre et à quelques manques flagrants d’inspiration. Néanmoins, la formation menée par Tony Kakko bénéficie d’une reconnaissance suffisamment importante pour que toutes ses sorties discographiques soient scrutées avec la plus grande attention.

Alors qu’il s’était lancé dans une tournée en format acoustique, Sonata Arctica a dû plier ses affaires et rentrer se confiner chez lui, tout comme la quasi-totalité des formations artistiques (Confinement dû au Covid). Il a donc décidé d’enregistrer une partie des titres qu’il devait originellement jouer sur scène et d’en faire une compilation en deux volumes. "Acoustic Adventures : Volume 1" parait donc en ce début d’année 2022 et couvre quasiment l’ensemble de la carrière du groupe puisque seul le premier opus ("Ecliptica" – 1999) n’est pas représenté dans la tracklist de ces aventures acoustiques. Electro-acoustiques serait d’ailleurs un terme plus juste car le quintet n’hésite pas à rebrancher régulièrement les amplis, même s’il le fait de manière discrète (‘The Wolves Die Young’).

Parmi les douze titres tirés des neufs autres albums studio du groupe, nous avons droit à quelques raretés comme ce ‘The Rest Of The Sun Belongs To Me’ qui ouvre le programme dans une version envoûtante. Bonus uniquement présent sur la version japonaise de "Winterheart’s Guild" (2003), il représente une certaine prise de risque mais captive l’attention d’entrée. Plus proche de l’original dont il respecte la mélancolie, ‘Tonight I Dance Alone’ n’est quant à lui paru qu’en tant que bonus sur "Stones Grow Her Name" (2012). Au rayon des surprises au milieu d’un ensemble superbement interprété mais souffrant d’un trop grand sentiment de linéarité, nous citerons l’utilisation d’un banjo et d’un orgue Hammond sur la version enjouée de ‘A Little Less Understanding’, l’interprétation théâtrale de Tony Kakko sur ‘Don’t Say A Word’ ou la démonstration technique des instrumentistes sur ‘Wolf & Raven’, en particulier un Henrik Klingenberg d’une vélocité époustouflante.

Pourtant, au bout des 55 minutes que dure cet opus, le sentiment est pour le moins mitigé. Les membres de Sonata Arctica sont très clairement des musiciens de très haut niveau qui prennent un plaisir incontestable à jouer ensemble. Leur complicité fait plaisir à voir et il est évident que le quintet s’amuse sur de nombreux titres. Le problème, c’est qu’il est rapidement difficile d’identifier quel est le réel apport de cet album sur lequel l’attention peine à rester captive. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas par hasard si de nombreuses formations réduisent à trois ou quatre titres leurs prestations acoustiques lors de leurs concerts. Sur une plus longue durée, l’ennui s’installe aisément et d’autres, non moins célèbres (Bon Jovi, Pretty Maids…) se sont cassé les dents sur l’exercice de l’opus entièrement dans ce format. Il reste à souhaiter que les Finlandais trouveront la formule pour rendre la seconde partie de leurs aventures plus captivante, car l’endormissement guette ceux qui prendront le risque d’enchainer l’écoute des deux volumes.

SONATA ARCTICA

ACOUSTIC ADVENTURES : VOLUME ONE

ATOMIC FIRE RECORDS

METAL MELODIQUE