Une guitare pleine de "réverb'" aux accords tous droits sortis de "Echoes", sur fond de synthés planants, le tout soutenu par une batterie précise au possible : Pink Floyd reformé en 2007 ? Hélas non. Néanmoins, "Aeropause" vous souhaite la bienvenue dans la galaxie "Pure Reason Revolution", groupe progressif s'il en est qui a eu les honneurs de débuter sa carrière au sein d'une major (Sony), excusez du peu.
Passée une telle mise en bouche, nul doute que l'auditeur déjà charmé n'est pas encore au bout de ses surprises, c'est le moins que l'on puisse dire. Dès le titre suivant, PRR nous propose une alternance de passages mi-acoustiques, avec la voix suave de Chloe Alper soutenue par Jon Courtney, et de parties limite "Nirvanesques", chorus vocaux puissants et riffs de guitare très électriques en prime. Les instruments à corde classique (violons) sont également de la partie pour apporter encore plus de variété au style.
La suite de l'album va évoluer tout du long autour de cette constante opposition entre passages softs et chorus musclés aux harmonies somptueuses. C'est bien entendu dans les plages les plus longues que le style prend toute son ampleur. Ainsi, "The Bright Ambassadors of Morning" est une merveille de rock baroque (certains diront post-rock), avec une montée en puissance progressive tout du long de ses 12 minutes, le thème mélodique revenant régulièrement sous diverses formes au fur et à mesure que le propos se muscle : bluffant.
Sans parler encore de chef d'œuvre - certains titres comme "The Exact Colour" ou encore "He Tried to Show Them Magic" apparaissant un ton en dessous du reste - Pure Reason Revolution réussit le tour de force de synthétiser différentes époques du progressif et du rock en général, tout en proposant une musique on ne peut plus actuelle. Montez le son et laissez-vous habiter par la puissance de ce groupe, vous ne serez pas déçu.