MIDNIGHT OIL: Resist (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

En 2020, après 18 années d’absence, Midnight Oil faisait un retour remarqué sur le devant de la scène par le biais d’un mini-album, The Makarrata Project, projet une nouvelle fois éminemment politique. A cette occasion, le groupe révélait qu’une vingtaine de titres avait été écrits, et "Resist" permet au groupe de donner une existence à l’ensemble de cette production, signant par là-même son testament musical puisqu’après pas loin de 50 années d’existence, Midnight Oil mettra la clé sous la porte à l’issue de la tournée programmée à l’été 2022.

Bien évidemment, les thèmes dénoncés depuis toutes ces décennies par Peter Garrett sont toujours présents sur cette dernière œuvre, ses engagements en faveur de la planète ou de la survie des peuples premiers étant en tête de liste, et la seule lecture des titres de l’album et des différentes plages suffisent à eux seuls à résumer toute la rage qui continue d’habiter les Australiens.

Musicalement se retrouvent les traceurs habituels de Midnight Oil, et 'Rising Seas' qui ouvre le bal nous propose une entame très classique, rapidement rythmée avec une mélodie entraînante. Cette énergie se retrouve ainsi dans de nombreux titres, bien soutenus par la basse rythmique et chantante de feu Bones Hillman ('At the Time of Writing') et les habituelles guitares tranchantes qui donnent une couleur sonore immédiatement reconnaissable. Le groupe conserve également l’art de proposer des refrains sonnant comme de véritables hymnes qui, sans porter toute la puissance d’un 'Beds are Burning' résonnent dans la tête longtemps après leur écoute ('At the Time of Writing', 'Reef' et plus encore 'Last Frontier').

Cependant, après tant de combats, le groupe semble contenir quelque peu sa rage, évoluant dans une sorte d’apaisement final, et la présence d’un morceau acoustique comme 'We’re not Afraid', soutenue par un quatuor à cordes, ou la deuxième partie de 'The Barka-Darling River' sonnent comme une confiance (relative) dans l’avenir.

Malgré l’intention louable de proposer l’ensemble du matériel composé lors des dernières sessions, l’album se révèle un peu long, manquant de variété sur la durée. Mais le contexte excuse sans problème ce petit pêché de gourmandise.

Sans atteindre les sommets de leur discographie, "Resist" se présente comme un parfait clap de fin pour un groupe qui, s’il n’a pas connu un succès continu tout du long de son existence, aura marqué de manière indélébile les générations qui ont vécu les années 80-90 au son de leurs hymnes successifs. Respect.

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