Le Père Noël est un brin en retard cette année mais on ne peut que le pardonner quand on voit ce qu’il nous a rapporté… En effet, ce sixième album montre que les suédois n’ont pas oublié leur premier amour et nous prouvent qu’ils sont bel et bien un groupe de métal avant tout !
L'album démarre très fort avec deux titres purement Metal Prog dont les riffs saccadés hypnotiques se superposent à d’autres strates mélodiques et sur lesquels le phrasé rageur inimitable de Daniel Gildenlöw se pose alternant avec des harmonies vocales poignantes d’une beauté rare et des montées en puissance qui terminent en apothéose avec des soli vertigineux… Après avoir rassuré une partie de leur auditoire, Pain of Salvation calme les ardeurs en nous proposant un « Cribcaged » débutant par des babillements… Si ce dernier titre marque moins les esprits que ses prédécesseurs, il met en exergue la chaleur de la voix de Gildenlöw (comme si il le fallait vraiment) qui nous rappelle qu’il est papa depuis mai dernier !
Trois titres, trois bijoux dans la pure tradition de ce que savent faire de mieux les suédois… Et pour enfoncer le clou, les suédois en rajoutent une couche en prenant à contre-pied l’auditeur qui s’attendait à une suite dans la pure veine Pain of Salvation… Ce sont deux surprises de taille qui nous attendent avec « America » et son refrain qui peut rappeler « West Side Story » mais au contenu nettement moins flatteur pour le pays concerné que celui de la comédie musicale et « Disco Queen » aux beats et au refrain discos comme le titre l’indique… le tout sur des trames agressives typiques de Pain of Salvation ! Mais que les fans se rassurent, ces derniers ne font pas de concurrence à un A.C.T. ou autres Mechanical Poets… Non, la bande à Gildenlöw élargit son champs de compétence fort agréablement et un premier bilan fait ressortir un opus moins marqué par le sceau de la mélancolie du moins dans cette première partie…
Car dans la deuxième, tous les ingrédients qui ont fait le succès des suédois sont repris, comme en atteste la fabuleuse ouverture « Kingdom of Loss », petit bijou de noirceur dans la grande tradition des titres mythiques de Pain of Salvation ! Ce sentiment est d’autant plus renforcé par le contenu de ce titre que son intitulé d’ailleurs qui sont autant de références pouvant laissées supposer aux fans que ce « Scarsick » est la suite déguisée du vénéré « The Perfect Element, part I »… On soulignera par la suite les refrains entraînants et entêtants mais toujours hypnotiques de « Mrs Modern Mother Mary » et du final « Enter Rain » ou encore les breaks monumentaux d’« Idiocraty » pouvant rappeler ceux de « Black Hills ».
Scarsick marque un nouveau tournant dans la discographie de Pain of Salvation tant au niveau des hommes avec le départ de Kristoffer Gildenlöw et son remplacement par … Daniel Gildenlöw (consolidant encore son statut de maître spirituel de ce fabuleux groupe) que de la musique avec un retour à quelque chose de plus direct, plus facilement assimilable de prime abord et moins expérimentale…
Au final, il ressort que chaque titre pris dans son individualité comporte son lot de subtilités qui se découvrent à chaque écoute et qui fait de lui un véritable joyau…. L’année 2007 pointe à peine le bout de son nez que nous voici déjà confrontés à un événement majeur : une nouvelle offrande de Pain of Salvation qui a déjà sa place au panthéon des albums prog métal au même titre que ses prédécesseurs !